Des visiteurs portés par les eaux.

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*Cela faisait deux jours qu'une pluie torrentielle s'abattait sur Liberty. Une véritable mousson, constante et impitoyable. Et deux jours que les égouts de Port-Louis refoulaient dans les ruelles de la ville-basse, inondant les habitats les plus précaires. Les réfugiés affluaient par centaines jusqu'aux portes s'abriter sur les remparts et espérer y trouver le réconfort d'une bonne soupe chaude.

Pendant ce temps là, au Manoir du Lys, trônant sur les hauteurs du quartier aristocratique, la vie suivait son cours habituel. On ignorait tout du calvaire des petites gens ou du moins, on ne s'en préoccupait pas. La charpente de la bâtisse était robuste, l'ardoise étanche et les paratonnerres avaient déjà connu pire intempérie! Oh, cette petite pluie nettoiera le pavé et éloignera les rats des caves, tant mieux. Brrrrr! Fermez la fenêtre très cher, ce courant d'air est incommodant!*

Toc toc toc!
Floc floc floc floc floc

*Trois petit coups sourds couverts par la pluie*

TOC TOC TOC!
BAAAAAAAAANNNNG!!

*Trois coups de poings masqués par l'orage*

BOOM BOOM BOOM

*Un martèlement enfin audible du salon*

Marthe, voulez-vous bien jeter un coup d'œil à la porte, j'ai l'impression qu'elle est mal fermée.

Des visiteurs portés par les eaux. 10071206591835736

*La porte était bien fermée! Et heureusement que la bonne Marthe eut la curiosité de pencher sa tête au dehors, sans quoi la fillette qui se trouvait sur le perron aurait continué à prendre l'eau. Oubliant qu'elle n'était qu'une domestique, la vieille femme prit l'initiative d'attirer la gamine dans le hall puis partit lui chercher une serviette sèche.

La Marie n'était jamais entrée dans pareille demeure. Tout était si richement décoré qu'on se serait crus dans le palais d'un roi. Oh ben dis! Elle resta plantée sur le tapis du hall de longues secondes durant, gouttant de toutes parts, avant qu'une femme ne vienne à sa rencontre. En l'apercevant la Marie sourit à pleines dents, rassurée de retrouver enfin un visage connu*

Oh ben je suis venue, c'est parce que ma cachète là où que je travaille, ben elle est toute remplite d'eau! Alors je suis étée chez Mandine pour me réchauffer et sécher mes souliers -parce que regarde, ils sont tout abîmés là-! Mais tu sais, la maison elle était fermée et Mandine ben elle était partite. Alors je l'ai attendute sur le paillasson, mais y'a un monsieur avec une armure de fer, il m'a dit que j'dois pas rester là que c'est dangereux! Alors j'suis venute ici, c'est parce que j'avais déjà vu Monsieur Gwigwi rentrer dedans et je sais que c'est ta maison!

*Toute penaude, la fillette osa demander ce pour quoi elle était venue*

Dis tatie, est-ce que j'peux rester ici jusqu'à ce que la pluie elle s'en va?

Nombre de messages : 718 Age : 45 Date d'inscription : 14/05/2007

Poppea reçue la petite Marie chaleureusement. Des jours qu'elle n'avait pas eu des nouvelles de la fillette.
Cela l'avait beaucoup inquiété, mais elle savait que la petite avait un don accru pour la survie.
Elle alla lui chercher une serviette et lui commanda un chocolat chaud pour la réchauffer. La Marie se léchait les lèvres, mais une moustache persistait à rester, ce qui la faisait beaucoup rire.
Il était rare ici d'entendre des rires d'enfants. Cela rendait les lieux plus vivants, le salon était habitué à des réceptions et à des fêtes, ces rires résonnaient de façon nouvelles dans ces lieux, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

Poppea retira des épaules de la fillette la serviette, mais elle était encore toute mouillée, alors elles allèrent dans sa chambre et lui trouva un habit sec. Rien n'était à sa taille, mais La Marie jouait à être une grande personne. Tout était occasion à un nouveau jeu, ce qui faisait sourire Poppea.

Tu peux rester dans cette chambre le temps qu'il te plaira, je logerais dans la chambre de Henri pendant ce temps, au fond du couloir si tu me cherches.

Nous prenons notre repas dans la grande salle à partir de 20h, si tu as faim avant tu vas en cuisine.
J'ai demandé à ce qu'on te fasses couler un bain, cela te réchaufferas un brin, et tes vêtements sont mis à sécher, pendant ce temps repose toi un peu...tu as une petite mine.

Je reviens te chercher dans une heure pour le souper, soit prête.

Poppea embrassa le front de la petite, et referma la porte pour la laissée seule quelques instants...

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*Désormais seule dans la chambre, la Marie était aux anges. Elle avait vraiment appréhendé sa venue en ces lieux. La peur de tomber sur un inconnu qui lui claquerait la porte au nez, ou pire, que ses taties s'empressent de la renvoyer chez Mandine pour ne plus l'avoir dans les pattes*

... m'en allant promener, ben j'ai trouvé l'eau si belleeeeeu que je m'ai baignééééée! Il y a longtemps que je t'aime et jamais que je t'oublierai!

*Mais il n'en était rien! Dame Poppea avait été très gentille et l'avait accueillie avec le sourire avant de la laisser dans sa chambre, confiante. La pièce était vaste et offrait tout ce dont pouvait rêver une fillette. Ca faisait bien vingt minutes que la Marie était assise à la coiffeuse à se peigner, se brosser, à ouvrir tous les flacons de parfum, les sentir puis les refermer. Elle ne tenait plus en place. Elle fit ensuite le tour des placards, ouvrit tous les tiroirs, inspecta minutieusement la garde robe de dame Poppea en s'émerveillant à chaque fois devant ses nouvelles trouvailles. Elle aurait voulu essayer toutes ces robes, mais elle savait que dame Poppea y tenait beaucoup et qu'elle serait fâchée si elle les découvrait froissées; aussi se contenta-t-elle d'apprécier la douceur des étoffes.

L'heure du dîner approchait et elle n'était toujours pas prête. Elle ne voulait pas rejoindre les autres occupants de la demeure en ayant l'air d'une souillon. Que penseraient-ils d'elle? Ainsi retourna-t-elle sur le lit où Poppea avait déposé une demi-douzaine de robes et les jaugea-t-elle les unes après les autres.

Oh ben zut alors, quoi que c'est qu'vais mettre? J'sais pas comment qu'je suis la plus belle moi!

*Bien décidée à descendre parée du plus bel apparat, elle s'inspira des tableaux qui décoraient la pièce. On pouvait y voir une femme posant dans des décors diverses et variés, vêtue à chaque fois d'une nouvelle tenue! Elle ressemblait drôlement à dame Poppea, mais la Marie savait qu'il ne s'agissait pas d'elle. La femme était plus âgée et avait le visage plus dur. Mais on retrouvait bien chez elle l'élégance de la Fleur du Lys*

Oh, c'est comme ça que faut que m'habille!

Des visiteurs portés par les eaux. Laszlo2

*Elle venait de s'arrêter devant un tableau magnifique. On y voyait la femme, seule, fière, souriante et coiffée d'une couronne de lauriers. La Marie voulait tant être aussi jolie qu'elle et avoir d'aussi beaux effets.
Retournant sur le lit, elle se dépêcha d'enfiler la robe qui s'approchait le plus à celle de la scène puis retourna à la coiffeuse pour tenter de ressembler à la belle dame*

Rhooo j'y arrive pas, et même que c'est l'heure de manger. Pfffff

Toc toc

*Effectivement, alors qu'elle se lamentait, on frappait à la porte. Trop contente de retrouver Poppea avant de descendre, la Marie courut à sa rencontre sans se rendre compte que sa robe trainait par terre et qu'elle risquait de marcher dessus à la première occasion.

Il faut absolument que je parle à Poppéa. je me dirige donc vers sa chambre et frappe naturellement à sa porte.

toc toc toc

Poppéa, ouvre, c'est moi, Kristal

Pas de réponse, j'allais réessayer quand la porte s'ouvrit légèrement.
Mon regard se fixa sur le petit bout d'orteil qui dépassait difficilement d'une robe de taffetas.

Mais qu'est ce que c...

Petit à petit, mon regard stupéfait remonta.

Une robe deux fois trop grande, des petits pieds, une petite bouche....
et ...le visage de ...

Marie !

Je rentre et ferme la porte de la chambre rapidement.

Mon dieu, mais que fais tu là ? Poppéa est au courant j'espère ?

Mais qu'est ce que c'est que cette odeur ! tu as fait des mélanges de parfums ! il faut jamais faire ça ma petite, tu vas faire fuir tout le monde.

Et cette tenue ! tu as l'air paumée dedans ! je vais t'arranger ça, bouge pas, Poppéa doit avoir quelques aiguilles et fil à couture.

Nombre de messages : 718 Age : 45 Date d'inscription : 14/05/2007

Cela faisait plus d'une heure que Poppea parlait avec Henri.
Le sujet qu'elle voulait aborder depuis quelques temps avec lui, était venu avec l'arrivée de La Marie.

Cette petite était vraiment la providence même.

Nous reparlerons de tout ça plus tard. Viens elle va nous attendre.

Henri la devança et au fur et à mesure qu'ils s'approchèrent de la chambre de Poppea, une odeur ce fit de plus en plus présente.
La porte et les fenêtres étaient ouvertes. Henri écarquilla les yeux, ce qui l'inquiéta.

Des flacons de parfums étaient ouverts, d'autres à moitié vide et l'odeur était entêtante.

Que se passe-t-il ici?

Henri la regarda amusé.

Je comprends pourquoi tu veux quitter ces lieux! ça empester!

Poppea lui lança un regard en coin.

Ce n'est pas drôle Henri! Tu sais bien pourquoi je veux déménager de cette chambre.

Poppea regarda alors kristal qui se battait avec la petite Marie une aiguille à la main. La fillette ne tenait pas en place.

Il y a eu la guerre ici? J'attends des explications jeune fille !

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*Si la Marie fut surprise de voir surgir Kristal au lieu de Poppea, elle ne perdit pas la face pour autant. Elle savait que sa tatie habitait elle aussi dans le Manoir et espérait bien la croiser dans la soirée de toute manière. Elle l'accueillit par conséquent d'un grand sourire, qui s'effaça aussitôt, car Kristal lui faisait remarquer qu'elle était dans un triste état*

Oh ben j'en ai pas mis beaucoup du parfum tatie! Je voulais que je sens la rose, la violette et aussi la lavande que c'était écrit sur le bocal. Mais j'ai juste trempé mon doigt dedans! Et aussi, j'ai pas fait exprès de renverser celui qu'est par terre! Il s'est croché à ma robe quand je me brossais les cheveux, pfff! Tu l'dis pas à dame Poppea hein? Je vais chercher un seau d'eau pour que je nettoie!

*La Marie bougeait dans tous les sens alors qu'elle s'adressait à Kristal. Elle avait effectivement piètre allure. Ses manches pendaient et elle marchait sans arrêt sur sa robe, ce qui l'obligeait à sauter pour s'en dépêtrer.*

Dis Tatie, tu veux bien m'aider pour qu'on recouse la robe, comme ça elle sera à ma taille? Regarde, j'ai trouvé des aiguilles, mais j'arrive pas à mettre le fil dedans, pfff!

*Étrangement, Kristal oublia ses premiers reproches et céda au caprice de la fillette. La Marie était en admiration devant sa tatie. Elle avait le coup de main, ça oui. Les ourlets prenaient forme à vive allure. Lorsqu'il s'agit de raccourcir le bas de la robe, la Marie intervint. Elle voulait que Kristal la fasse remonter au dessus des genoux, mais cette dernière refusa. Elle lui expliqua que ce genre de robe ne se portait pas si court. Entêtée, la Marie essaya de lui arracher l'aiguille des mains pour procéder elle même à l'ourlet mais Kristal la repoussa alors en souriant, décidée à ne pas laisser la petite croire que tout lui serait permis*

C'est à ce moment là que Poppea débarqua avec monsieur Henri.

Oups! Faut pas qu'tu t'fâches dame Poppea, on va tout t'expliquer!

En fait, je ne pouvais pas garder mon air sévère bien longtemps, ce n'était pas mon genre.
J'avais conscience pourtant qu'un jour, lorsque mon horloge biologique se serait mise en route et que j'aurais trouvé le père de mon future enfant, il faudrait que je fasse preuve de beaucoup plus de fermeté.

Pour le moment, j'avais plaisir d'être avec elle, à ses côtés j'oubliai tous mes soucis. Je m'imaginais même quelques temps plus tard avec ma propre fille.

Perdue dans mes pensées, je sursauta quand Marie me jeta du fil et des aiguilles. Il fallait admettre qu'elle était épuisante la petite, toujours à parler, courir, sauter, une énergie débordante qu'on avait du mal à canaliser. Finalement un garçon serait peut être pas plus mal.

Marie arrête de bouger ! je vais jamais réussir à faire mon ourlet !
Non Marie ! ta robe descendra jusqu'à tes chevilles !
Non Marie ! rend moi l'aiguille !
Non Marie ! regarde moi, tourne toi un peu !

Je lui souris tant bien que mal en essuyant discrètement du revers de ma main les goutes de sueur perlant sur mon front et quand j'aperçus Poppéa et Henri sur le pas de la porte, je ressentis un énorme soulagement.

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*Sous le regard inquisiteur de Poppea, la Marie ressemblait à une petite souris face à un chat affamé. Comment allait-elle se dépêtrer de cette situation? Il fallait qu'elle improvise, car Poppea attendait bel et bien des explications et était décidée à ne pas la laisser filer avant de les avoir obtenues.*

Alors voilà dame Poppea! Tu te rappelles quand tu es partite tout à l'heure? Ben après, j'ai entendu quelqu'un qui toquait à la porte! Alors je lui ai ouvrit. Et même que c'était pas une personne, parce que c'était un chien. Je l'ai caressé, bah oui, et je l'ai rentré dedans la chambre. Et puis tu sais quoi, ce qu'il a fait après? Ben il a sauté sur ton lit et il a fait exprès de rebondir pour jouer! Et moi bah j'voulais pas qu'il abîme tes jolies robes, alors je l'ai grondé, je lui ai dit: "Vilain le chien, vilain! Tu t'arrêtes de chahuter et tu vas t'assire près de la coiffeuse". Alors il s'est arrêté et moi je l'ai recaressé et je lui ai donné à manger un crouton qu'était dans mon baluchon.

*Bien lancée dans son histoire, la Marie ne prenait même pas la peine de respirer entre ses phrases. Elle était constamment au bord de l'étouffement*

Après je suis étée me coiffer pour que je suis belle pour le dîner. Et j'ai ouvert tes parfums pour les sentir un p'tit peu. Juste les sentir tatie, c'est vrai! Mais tu sais quoi? Ben Patapouf -c'est comme ça que je l'ai appelé le chien- il voulait les sentir aussi. Il a couru et il m'a toute bousculée! J'ai tombée par terre, et alors le parfum il s'est tout renversé sur le tapis! Après je l'ai encore grondé et je lui ai donné une petite tape sur sa tête pour pas qu'il recommence! Puis je lui ai puni! Tu sais quoi ce que je lui ai dit? J'ai dit: "Patapouf, si tu veux pas que je te remets dehors, ben tu vas chercher une serpillère et tu nettoies tout ton remue-ménage! Et que ça saute monsieur!

Des visiteurs portés par les eaux. 100715025115750073

*Se rendant compte que son histoire avait peu de chance de convaincre Poppea, la Marie baissa les yeux et commença à se tortiller dans tous les sens*

Voilà dame Poppea! Après y'a Tata Krikri elle est venute pour qu'elle me fait une robe de ma taille! Mais regarde, elle est toujours trop grande, elle me va jusqu'aux pieds presque!

*Cherchant à changer de sujet avant que Poppea ne lui réponde, la Marie se décala légèrement pour voir qui était le monsieur qui se cachait derrière le pas de la porte*

Oh c'est toi monsieur Henri? Bonjour! Tu veux que j'te montre comme je sais bien m'battre? Mandine elle m'a appris comment j'fais pour donner des coups de pieds aux garçons!

Nombre de messages : 718 Age : 45 Date d'inscription : 14/05/2007

Poppea était atterrée de l'histoire que venait d'inventer la Marie.
Cette petite fille avait vraiment de l'imagination pour se sortir de situations compliquées. Elle voulait la gronder, mais elle ne voulait pas être sévère avec cette enfant orpheline qui venait chercher un abris pour la nuit.

Henri ouvrit les fenêtres malgré le temps et ramassa les flacons, Poppea remit de l'ordre dans ses affaires...

Marie! Si tu veux rester ici, il te faudra observer quelques règles.
-Premièrement, on ne laisse pas entrer les chiens.
-Deuxièmement, pour chaque chose empruntée, tu me demanderas l'autorisation.
Poppea regarda fixement Marie.
-Troisièmement...
Poppea ravala sa pensée.

Finissons cette robe et allons diner.

Poppea attrapa une aiguille et acheva la robe avec Kristal.
Elle s'adressa à Kristal à voix basse.

Kristal... Je suis inquiète... j'ai proposé à Henri tout à l'heure de déménager chez lui et ne m'a pas répondu...

La Marie tendait l'oreille, et courra vers Henri pour lui dire quelque chose à l'oreille.

Poppea ne put s'empêcher de la rappelée.

Marie vient ici!

Kristal et Poppea tirait sur le fil de la robe,pour la faire revenir .

Nombre de messages : 801 Age : 52 Date d'inscription : 09/03/2007

Henri s'amusait beaucoup de la situation. Il avait bien entendu la proposition de Poppéa. Il voulait la taquiner un peu. Au fond il était très heureux de la tournure des évènements mais laisser sa douce face à la Marie et au chamboulement ne cessait de l'attendrir.
Il suivit Poppéa dans sa chambre. Kristal était là s'occupant de la petite. Henri sortit de sa poche deux trois caramels, se dirigea vers la petite. Il lui ébouriffa les cheveux et lui glissa dans la main les caramels.

- Tiens c'est pour toi! Glissa-t-il dans un murmure.

Il se retourna vers Poppéa. Elle était en grande discussion avec Kristal. Il lui sourit, s'approcha d'elle, l'embrassa sur la joue et lui dit.

- Je ne vais pas te faire patienter plus longtemps. Si tu n'a pas peur de vivre dans l'antre d'un célibataire, je crois que nous serons bien dans ma chambre. Mais je ne sais vraiment pas où nous allons placer toutes tes affaires.

Il se tourna vers Kristal et lui fit un clin d'oeil.

- J'ai vraiment faim moi. Qui me suit à la cuisine.

Et il se dirigea vers la porte.

Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 16/12/2007

Je descendais l’escalier lorsque j’entendis du bruit, je m’arrêtais reconnue les voix de mes amies m’approchant pour les saluer je restais la un instant les yeux écarquilles

Non ce n’est pas possible marie ici

Cela ne va pas être de tout repos, mon dieu je préfère affronter mes ennemis que cette tornade pensais-je

Moqueuse

Tu fais du rangement poppéa et marie t’aide c’est cela (ris)

Hé un chien ! Viens la toi, en le caressant je m'adresse à marie

C’est ton chien, il est plus sage que toi…

Hé les filles…. je pense que vous allez avoir un sacré problème pour finir
cette robe

attendez

hop….. La viens ici toi !

Lui glisse a l’oreille

Après tu auras du chocolat chaud que tonton Henri va faire.

Nombre de messages : 718 Age : 45 Date d'inscription : 14/05/2007

Poppea resta clouée sur son lit alors que tout le monde sortait de sa chambre. Elle regarda quelques secondes le portraits de sa mère, qui ornait fièrement ses murs.
Une larme lui monta aux yeux, elle resta quelques instants seule. Le bruit dans le couloir la remis dans la réalité. Elle sortit de la chambre et vit La Marie qui tenait la main d'Alex, elles étaient plongées toutes deux dans une grande conversation. Kristal et Henri riaient.
Il se retourna sur Poppea et lui tendit la main comme pour lui faire signe de les rejoindre. Elle lui prit sa main et posa sa tête sur son épaule.

Ils arrivèrent à la grande salle, le diner serait bientôt servi. Ils n'étaient pas les premiers à être arrivés.
Massam trônait déjà en bout de table en grande conversation avec Grigri et
Les frères Craon.

La Marie avait l'air intimidé et Poppea lui fit signe de s'installer.

Poppea salua son capitaine, fit une grosse bise à Grigri qui taquinait déjà la petite...

Poppea profita que tout le monde soit focaliser sur la petite pour se faufiler vers Chriko. Elle l'attrapa par le cou et lui parla à voix basse.

J'ai une nouvelle...

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*La Marie acquiesça par trois fois aux mises en garde de Poppea, rouge de honte et yeux au bord des larmes. Elle resta ensuite sans rien dire alors que les deux femmes procédaient aux dernières retouches de sa robe, de peur de laisser paraitre le tremblotement de sa voix. Il fallut que Monsieur Henri vienne lui tendre un caramel en lui souriant pour détendre l'atmosphère et rendre à la fillette sa candeur habituelle. Elle avait bien compris que ce manoir n'était pas un terrain de jeu et par dessus tout, elle redoutait que monsieur Gaheriet la découvre en train de chahuter et la rouspète.*

Tatie Alex!!!

*Oubliant déjà les recommandations de Poppea, la Marie courut en direction de la jeune femme. Ca faisait plus d'une semaine qu'elle n'avait pas revu Alexiane! Elle savait qu'elle aurait de nouvelles histoires palpitantes à lui raconter au sujet des femmes de Port-Louis ou d'ailleurs. Alex était toujours au fait des rumeurs urbaines!*

Rho, t'arrêtes-tu de te moquer de moi tatie, dis donc?

*Visiblement, Alexiane avait eu vent de son histoire et faisait semblant de caresser un chien. La Marie savait bien qu'il n'y avait pas eu de chien, puisqu'elle avait tout inventé. Ou alors c'était un chien que juste tatie Alex elle pouvait voir? Pfff, ça existe pas ça!

*Monsieur Henri guida ensuite la petite troupe dans la salle à manger. Y'avait que des messieurs dedans et ils avaient l'air de dire des choses drôlement importantes, parce qu'ils s'arrêtèrent tout de suite en voyant surgir la tête de la Marie. Il se levèrent et accueillirent les femmes selon l'usage.

Oh m'sieur Gwigwi, t'es là déjà toi? J'peux jouer à monter sur ton dos encore une fois? Ou à faire l'oiseau? Ou le canard qu'a de grands pieds!

*Malgré le regard désapprobateur de Poppea, Grigri accéda à la requête de la fillette et la fit tourner dans la pièce jusqu'à ce qu'elle demande grâce pour qu'il la repose au sol.*

Rhoo, tu le fais toujours trop vite! Maintenant j'ai la tête qui tourne, regarde!

*Ce fut Massam qui décida du placement des convives pour le dîner. Évidemment, il voulut s'entourer de toutes les femmes! Pour son premier repas en compagnie de la confrérie, on fit l'honneur à la Marie de siéger à la gauche du capitaine. Il n'aurait pas pu mieux s'y prendre pour intimider la fillette. Quoique...

Pourquoi qu'c'est qu'y'a tous ces couverts monsieur? Oh, moi aussi j'peux gouter du vin, j'ai jamais l'droit chez Mandine! Toi aussi tu mets ta serviette dans ton cou? Comme moi dis! Oh, regarde qu'est-ce que j'sais faire avec ma p'tite cuiller!

*Massam comprit à ces questions que le repas risquait d'être long. Il faisait cependant preuve de beaucoup de patience en répondant à chaque fois à la petite comme s'il s'agissait de questions de la plus haute importance. Malheureusement pour la Marie, avant même qu'on apporte les potages, un domestique vint annoncer quelque chose à l'oreille du capitaine du Lys qui sortit de table immédiatement, après s'être excusé auprès de l'assemblée.*

Oh ben, quoi qui s'passe tatie Alex?

*Au Lys, on fait facilement fi du protocole lorsqu'on est en famille. Aussi, Henri d'Avron profita du départ de Massam pour s'asseoir en bout de table, aux côtés de Poppea et de... Marie. La fillette trouva bien vite en monsieur Henri une nouvelle victime à tous ses questionnements. Elle tenta même, en vain, d'aborder des sujets plus personnels mais tellement plus intéressants.

Des visiteurs portés par les eaux. 100719050752824015

Quand que c'est que t'auras des enfants avec dame Poppea? Tu lui as-tu déjà offert des bijoux? Oh! Et ils coutaient cher combien?

*A l'arrivée des plats, on fit taire la Marie et les conversations devinrent bien plus sérieuses. Chacun faisait des efforts pour que la fillette n'en saisisse pas les tenants et aboutissants, mais c'était un exercice extrêmement difficile. Heureusement, Kristal et Alex savaient comment détourner son attention lorsque son intérêt paraissait trop éveillé.*

Massam était paisiblement attablé, parlant de ses sujets préférés à savoir la politique, le rhum et les filles, lorsque plusieurs lyssois arrivèrent pour diner accompagnés de La Marie.

Elle s'installa juste à côté de lui, l'assommant avec ses questions. Un messager vint à lui, alors que le diner allait être servi.
Il sortit directement de la salle, laissant tout le monde en plan.
Le messager prit une soufflante entre les oreilles. Massam n'aimait pas qu'on le dérange alors que son repas allait être servi.

J'espère que c'est important!
euh...ce pli devait vous être remis en privé mon capitaine...
Il prit le pli, le parcouru brièvement.
Ah! ça pourra attendre demain!

Il remis sa serviette à son cou, espérant que le repas n'était pas encore arrivé.
Lorsqu'il revint dans la salle, les places avaient changé. Henri se trouvait à côté de La Marie, ce qui l'arrangeait bien... car il n'aimait vraiment pas être dérangé pendant son repas.

Bon! quelqu'un peut m'expliquer ce que fait la p'tite ici!

Tous les regards se portèrent sur lui, et les filles du groupe le fusillaient littéralement.

Quoi?
Euh... j'voulais savoir qui j'engueule si elle casse des trucs!

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Bon! quelqu'un peut m'expliquer ce que fait la p'tite ici!

Tous
les regards se portèrent sur lui, et les filles du groupe le
fusillaient littéralement.

Quoi?
Euh... j'voulais savoir
qui j'engueule si elle casse des trucs!

Poppea fit les gros yeux à Massam.

Moi! les trois lyssoises répondirent en coeur.

Massam remis sont nez dans son assiette.
Il avait l'air content de sa provocation...

Elle restera dans ma chambre le temps qu'il lui plaira!
Massam releva le nez.
Et...où logeras-tu tout ce temps?
Avec Henri, nous avons décidé... de... devenir.... colocataire...

Massam se gaussa.
Colocataire? C'est comme ça que tu appelles ça?
Et bien si c'est la cas... La Marie n'est pas vraiment dans ta chambre...mais dans une chambre du lys!

Poppea rougit à ce pic donné par Massam.
Mas'! ne fait pas celui qui ne comprend pas!
Tu pourrais nous féliciter plutôt que de te moquer de moi!

Massam pouffa de plus belle.
Ce qui est bien avec toi... c'est que tu ne marches pas ... tu cours!

Poppea lui tira la langue. Ils se chamaillait toujours comme deux gosses...
Voyant que Poppea tirait la langue, Marie fit de même...
le tableau était plus que charmant!

Revenu depuis peu d'un long périple aux 4 coins de l'île, Lagardère était affairé à son journal de bord, répertoriant scrupuleusement ses dernières découvertes. Absorbé par son travail, il n'avait pas entendu l'appel de Gontran et était en retard au repas. C'était monnaie courante au Lys, rarement toute la confrérie était rassemblée.

L'attention du docteur fut attirée par une voix inhabituelle. Il tendit l'oreille, et reconnut une voix d'enfant. Tiens ! Mu par la curiosité, il sortit de sa chambre et descendit dans le grand hall.

Le tableau était singulier. Henri avait pris place en bout de table, où d'ordinaire Massam trônait. A ses côtés se tenait une fillette qui visiblement ne tenait pas en place. Lagardère ne comprenait pas un traître mot de ses propos, mais elle jacassait tant et plus, au grand bonheur des dames de Lys attablées à ses côtés.

Nul doute qu'il s'agissait de La Marie. Le docteur ne l'avait pas encore rencontrée, ou peut-être subrepticement, mais cette petite s'était déjà fait une vraie réputation à Port-Louis. Kristal lui avait souvent parlé d'elle, de sorte que sa présence ne troubla pas Lagardère. Se prenant au jeu, il s'approcha de la table et salua ses consœurs et confrères. Puis, il se planta devant La Marie et avec des gestes volontairement exagérés, fit la révérence et prit la main de la gamine.

- Chère Maaaademoiselle, permettez-moi de me présenter. Je suis Lagardère, chirurgien du Lys, et aventurier à mes heures perdues. Je suis ab-so-lu-ment raaavvvi de faire votre connaissance. Votre renommée vous précède, et votre beeeaaaauuté n'a d'égal que celle des Dames du Lys !

*Baise-main, grand sourire, et clin d'oeil à Poppea et Kristal.*

Toujours incliné, le docteur fit quelque pas en arrière, puis se relèva, avant de faire une ample révérence.

- Je suis à votre service, n'hésitez pas à faire appel à mes modestes compétences.

Ces sottises l'ayant mis en joie, Lagardère pris place à table au côté de Kristal, l'esprit guilleret. La soirée promettait d'être amusante !

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*Le retour de Massam eut raison de l'euphorie de la gamine. Il lui faisait drôlement peur avec ses gros yeux et sa tête toute chauve. Pis ça se voyait qu'il voulait pas qu'elle reste et qu'il allait la jeter dehors. Elle allait se retrouver à dormir dedans les caisses du port parce que Mandine l'oublierait une nouvelle fois.

Fort heureusement, ses trois taties ne laissèrent pas Massam l'effrayer très longtemps! Même que Dame Poppea lui tint tête jusqu'à ce qu'il se replie et abandonne son air sévère. Rassérénée par cet indéfectible soutien, la Marie se permit d'imiter Poppea et de tirer la langue au capitaine de Lys, puis se cacha derrière Alexiane pour ne plus croiser son regard.

Arrête de te reculer tatie, parce que sinon il va m'voir!

Alors que la Marie se livrait à un petit jeu de cache cache avec Massam, un nouveau convive fit irruption dans la salle à manger. La Marie l'avait reconnu! C'était le beau docteur Lagardère, celui-là qui avait dansé avec tatie Kristal quand monsieur Charles il était pas encore arrivé. Sa façon de se présenter plut drôlement à la petite.

Des visiteurs portés par les eaux. 100722044041264435

Il disait qu'elle était belle et qu'elle était une vraie demoiselle, oh ben dis! Tâchant de se souvenir des enseignements d'Amandine, la Marie se leva de table et exécuta à son tour une révérence bien malhabile.

Oh moi aussi j'suis chantée que j'fais ta connaissance monsieur! J'sais que t'es un docteur qui raccommode les gens qui saignent du sang! Moi aussi j'voudrais bien être comme toi, mais j'sais pas faire de cousure! Et aussi, j'peux pas tacher ma jolie robe que c'est Poppea et Kristal qui me l'ont faite, quand même!

Après que Lagardère se fut installé, le repas se poursuivit dans un calme relatif, perturbé par les incessants commentaires de la petite. C'était la première fois que la Marie dinait avec la Haute, elle qui fut élevée à la soupe froide et aux croutons dans un village crasseux de Normandie. Elle ignorait tout des bonnes manières malgré les maigres efforts qu'Amandine avait déployés pour en faire une fillette présentable.

Sluuuurp.

On n'aurait pas pu avaler sa soupe de manière plus bruyante. Consciente que tout le monde l'observait, la Marie rougit jusqu'aux oreilles et s'enfonça encore plus dans son siège. C'est trop dur de boire sa soupe proprement! Avec la grosse cuiller ça fait toujours du bruit, bah oui. Aussi, téméraire, elle attrapa son bol à deux mains et le porta à ses lèvres. Grossière erreur! C'aurait pu passer inaperçu si la soupe n'avait pas été aussi brûlante!

Surprise par la chaleur, la Marie lâcha son bol qui se reversa entièrement sur sa jolie robe. La douleur était insoutenable. Oubliant sa position, elle sauta de sa chaise et se mit à crier, à se rouler par terre puis à sangloter comme une madeleine... Pour une première impression, c'était vraiment pas glorieux!

Nombre de messages : 718 Age : 45 Date d'inscription : 14/05/2007

Poppea et Lagardère se levèrent en même temps de leurs chaises. La petite criait, pleurait et se tordait dans tous les sens.

Elle prit automatiquement la petite fille dans ses bras, et la berça.
Pendant ce temps Lagardère L'examinait déjà ...

Marie regardait le médecin avec des grands yeux remplis de larmes...

Les mouvements de Poppea et de Lagardère étaient coordonnés. D'emblée Poppea avait pris la pauvre Marie dans ses bras, et s'appliquait à l'apaiser. Le docteur gardant son sang-froid découpa de son scalpel la robe pour examiner la brûlure. Comme il s'y attendait ce n'était que superficiel, fort heureusement.

Il fit de son mieux pour la rassurer.

- Oh la méchante brûlure qui attaque la gentille Marie ! Chassons-la ! Je vais aller chercher une pommade magique, tu vas voir... Et elle va voir ce qu'elle va voir !

Lagardère fit un signe à Poppea pour qu'elle continue à maintenir la petite. Il s'écarta ensuite prestement, et intima l'ordre à Gontran de lui quérir de l'eau fraîche et de tamponner délicatement la blessure. Il s'engagea ensuite dans l'escalier, franchissant les marches quatre à quatre, puis dans sa chambre récupéra une jolie fiole aux reflets verdâtres. En l'espace de quelques instants, il était de nouveau au chevet de la gamine, et lui appliquait l'onguent apaisant.

- Voilà Marie. Cette crème est préparée par la guérisseuse maya, à base d'herbe Kiza. Ça ne sent pas très bon, mais cette efficace ! Avec un peu de repos, tout rentrera dans l'ordre. Reviens me voir dans un jour ou deux, nous contrôlerons si la plaie reste bien saine.

Lagardère appliqua ensuite un léger bandage, et en souriant ajouta :

- Et demande à tes taties de t'apprendre à boire la soupe comme une Dame du Monde !

Le docteur rassembla alors son matériel, posa discrètement la main sur l'épaule de Poppea, pour la rassurer, puis retourna à ses appartements mettre un peu d'ordre.

Je fis une moue désapprobatrice en voyant Lagardère prendre déjà congés. Si peu de temps passé ensemble.

...ensemble...tsss...c'est un bien grand mot, il en a passé plus avec la petite et Poppéa qu'avec moi. Cette gamine avait le don d'attirer tout le monde autour d'elle même avec son côté peste.

Tout en jetant un regard noir à mon ami, pour lui montrer que je n'étais pas contente, je m'adresse à Marie d'un ton ferme :

Bon maintenant ça suffit ! arrête un peu tes sottises ! Ta brulure n'est que superficielle alors je vais te montrer maintenant comment on fait pour bien se tenir à table, puisque ce cher docteur le souhaite.
Sans demandé l'avis à quiconque, j'attrape par la taille la petite toujours assise sur les genoux de Poppéa et la colle sur une chaise.

Là ! tu bouges pas et tu restes bien droite, le dos collé à la chaise.
Maintenant, tu prends ta serviette et tu la poses délicatement sur tes genoux. Tu n'as plus l'âge d'avoir un bavoir.

Non Marie, pas les coudes sur la table. Et ta tête peut tenir toute seule non ? Tu poses juste les avants bras et tu attends patiemment qu'on te serve et surtout tu ne réclames pas.
Tu vérifies ensuite si tout le monde a son assiette remplie, et là tu peux commencer à manger. Pas avant hein ?

En ce qui concerne la soupe. Tu saisis ton bol avec légèreté de tes deux mains et tu le portes en douceur à tes lèvres que tu entrouvres légèrement pour boire SANS FAIRE DE BRUIT. Tout est dans la finesse ! C'est primordial ! Bien compris ?

Satisfaite de ma leçon, je reste debout à côté d'elle. Elle devait avoir peu l'habitude qu'on lui parle avec fermeté et je m'attendais à une réaction enfantine mais j'étais prête à l'affronter si besoin.

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*Les sanglots prenaient fin à mesure que Poppea la berçait. Plus de peur que de mal, la Marie sentait déjà la douleur se dissiper et puis le gentil docteur avait dit qu'il lui rapporterait une pommade apaisante.

Dame Poppea, t'as vu, maintenant ma robe elle est toute sale!

*Un peu de soupe n'a jamais ruiné une robe, par contre, un bon coup de scalpel au milieu d'une étoffe rendrait hystérique même le plus rustaud des couturiers. Visiblement, ça ne semblait pas déranger le docteur Lagardère qui écarta encore un peu la déchirure de ses mains pour inspecter le ventre de la Marie. Parfois, l'excès de conscience professionnelle peut faire des ravages*

Oh ben, ma robe dis! Quoi que t'as fait!

*Trop occupé à s'assurer que la brûlure n'avait laissé aucune lésion notable, Lagardère ne fit pas attention aux regards outrés que lui lançaient les femmes présentes derrière lui. Il venait de taillader dans une étoffe comme dans un bout de gras! Les hommes décidément... Satisfait, il quitta la pièce, laissant une Marie désœuvrée, qui avait complètement oublié sa brûlure.*

Et ça, Kristal l'avait bien remarqué! La dame du Lys attrapa la Marie par la main et la tira fermement jusqu'à sa chaise.

Tu m'fais mal tat...

Kristal était déterminée à lui inculquer un semblant de bonnes manières et ne se laissa pas démonter par ses jérémiades. Aussi la Marie obéit à contre cœur aux instructions de sa tatie, trop honteuse pour oser croiser le regard des autres convives. Après avoir bu jusqu'à la dernière goutte le nouveau bol de soupe qu'on venait de lui apporter, elle resta sans rien dire, les yeux fixés sur ses couverts.

Massam regardait la scène avec le plus grand intérêt... Kristal avait l'air sur les nerfs.
Il prit son assiette et s'installa à côté de la Marie.

Toi aussi t'es puni!
Il lui fit un clin d'oeil.
Le petit doigt de Marie se pointa sur sa direction.

Quoi?
Il regarda la cible de ce petit doigt et remarque qu'il s'était fait une tâche de soupe sur sa chemise.
Ah! Il faut croire que moi aussi, j'ai besoin d'un cours de maintient!
La petite fille pouffa de rire...

Je me retiens de pouffer de rire en voyant la tête de Massam constatant la tache sur sa chemise. Gardant mon air sérieux, je m'avance vers lui.

Eh bien, tu n'es pas un bon exemple pour la petite. Recule un peu ta chaise !

Massam s'exécuta sans un mot et sans plus attendre je m'assois sur ses genoux.

Allez pose ta main sur la mienne, je vais te guider.

Là... doucement... on va prendre la cuillère et la remplir mais pas trop afin d'éviter les accidents de parcours...
voilà...
maintenant, plie légèrement ton bras et dirige toi vers mes lèvres...

sans trembler Massam voyons ! un grand garçon comme toi !

Allez dernière étape, la plus délicate, le contact !

Je me lève et me retourne face au chef

Bravo ! Mission accomplie ! Une dernière chose à faire. Prend ta serviette et essuie le coin de ma bouche pour que tout soit parfait !

Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 29/06/2010

*La Marie assistait circonspecte à cette scène pour le moins insolite. Oh ben monsieur Massam itou il savait pas manger proprement. Elle suivit du regard le mouvement de la cuillère, se demandant si elle avait le droit de rire.

Elle se permis alors de jeter un coup d'œil derrière elle pour voir comment les autres réagissait. C'est ainsi qu'elle aperçut Poppea et Alex, hilares, la main devant la bouche pour couvrir leurs rires. C'était le feu vert qu'elle attendait. A son tour, elle fut prise d'un fou rire incontrôlé et se balança sur sa chaise!

Ahahah, monsieur Massam il mange comme un bébé! Il mange comme un bébé!

Massam fut plus que troublé de cette proximité avec Kristal.
Il en était presque tremblant.

Elle se leva de ses genoux et regarda ses formes... il en perdit presque sa cuillère.
Sa bouche resta béante quelques secondes... puis les moqueries de la Marie le réveilla de sa rêverie.

Grrrrrrrrrr
s'adressant à la Marie.
Tu devrais faire attention...on va voir comment tu t'en sors avec la suite du repas!
se retournant sur Kristal.
Tu pourras me couper ma viande assise sur mes genoux...pour que je vois bien comment tu fais????

On leur apporta alors la volaille...les sauces...et de petits légumes.
Massam fit du coude à la Marie.

Alors! on fait moins la maline!