Des visiteurs portés par les eaux.

Le devoir accompli, Lagardère s'écartait de la table lorsqu'en jetant un regard en arrière il constata que le pauvre Marie était au bord des larmes. A dire vrai le docteur ne l'avait pas ménagée. Certes elle était soignée, mais maintenant elle faisait peine à voir avec sa grande robe tachée, en lambeaux sous les impitoyables coups de scalpel. Il n'avait que faire de la robe et savait que ses sœurs ne lui en tiendraient pas rigueur, mais il était peu fier.

Il avait agit comme à son habitude, avec calme et efficacité. Mais ses méthodes correspondaient plus à de la chirurgie de bataille qu'à des consultations de pédiatrie...

Quelque peu honteux, Lagardère cherchait les mots pour s'excuser, mais n'en trouvait aucun. Il resta immobile quelques instants, puis d'un pas décidé saisit sa cape et son tricorne et quitta l'Hôtel du Lys. Il se dirigea prestement vers les quartiers chics, déambula quelques minutes, puis enfin trouva son bonheur.

Il s'empressa de rentrer. Silencieusement, il s'approcha de la tablée. Il se figea, hébété. Quel spectacle ! Kristal donnait maintenant des cours de bienséance à La Marie et... à Massam ! Lui, le grand guerrier, le capitaine du Lys ! Lagardère ne pu retenir un éclat de rire. Il avait beau connaître Kristal mieux que quiconque, elle le surprendrait toujours.

Reprenant ses esprits, il s'approcha de Marie en lui tendant un paquet.

- Tiens Marie, excuse moi pour tout à l'heure, j'ai été un peu rustre. Tu m'as fait peur tu sais !

La petite écarquilla les yeux, puis tira sur le gros nœud qui ceignait la fine boîte.

- C'est pour moi M'sieur, pour moi toute seule ? - Bien sûr Mademoiselle, j'espère qu'elle te plaira ! Je vais maintenant aller en chercher une autre pour Massam !

Dit-il en assenant une claque dans le dos de son vieux camarade.

Amandine resta un instant indécise, puis appuya finalement sur la poignée, se composa un grand sourire factice et entra dans son Palais. Demain, il appartiendrait à quelqu'un d'autre, à une dame précisément. L'abandonner est plus difficile que prévu, la jeune femme s'est habituée au luxe, elle qui détestait tellement ça avant. Mais il faut avouer que le Palais du Gouverneur a un cachet spécial, qui sort de la normalité, et la normalité, Amandine hait ça. Alors elle enlève son par-dessus et l'accroche à un des portes-manteaux, et s'autorise même un regard tendre au valet qui accourt lui proposer son aide.

"Madame ! Vous voilà enfin ! Nous nous inquiétons. Vous désirez quelque chose ?
-Oui. Une tisane à la cannelle, brulante, s'il vous plaît.
-Tout de suite, Madame."

La cannelle. Les épices en général. Tout ça lui manquera aussi. Elle se laisse tomber sur un des grands fauteuils rouges, la tête entre les mains, pensive. Elle est fatiguée, très fatiguée, toutes ses obligations l'ont vidées, mais elle aime ça. Elle aime son travail. Elle s'y est attachée. Les joutes orales avec le Gouverneur Anglais, les arrangements tordus pour éviter les bains de sang en mer, cette sensation de tout maîtriser, tout diriger. Le pouvoir. Elle s'y est attachée, ça oui.
Les pas du valet la ramène à la réalité.

"Voilà, Madame."

Elle prend la tasse et le remercie d'un regard. Elle se brûle les doigts sur la porcelaine et souffle lentement sur la boisson. Quelque chose la chiffonne, elle ne sait pas quoi. Tout est calme, relaxant ... Voilà, tout est calme ! Trop calme. Le silence. Ce n'est pas normal.

"Jean-Baptiste, pouvez-vous me dire où est Marie, je vous prie ?
-Je ... Je pensais qu'elle était avec vous, Madame.
-Pardon ?!
-Elle n'est pas ici, elle est partie ce matin peu après vous et on ne l'a plus revue depuis. Je peux envoyer des gardes la chercher ..."

La tasse tombe. Elle se déverse sur le sol, tâchant le beau tapis. La porte claque. Monsieur Morin n'a pas fini sa phrase, il est déjà seul dans la pièce.

Amandine est dans la rue. Elle fouille. Elle interroge. Elle cherche. Elle a peur. Pas une peur qu'on ressent au combat quand on est à proximité des limbes, non, une tout autre peur. La peur qu'on ressent quand un proche va mal, une peur viscérale, qui vous ronge de l'intérieur. Depuis qu'elle est sur Liberty, elle a rarement eu aussi peur. Un frisson d'angoisse parcourt son dos quand un vieil errant lui dit :

"La petite ? Ah bah ça, j'l'ai vu partir avec quelqu'un ... Aujourd'hui ? J'saurais pas vous dire Madame, mais je crois bien oui ..."

Un coup de vent. Lui aussi n'a pas eu le temps de finir sa phrase, il est déjà seul. Le visage d'Amandine n'exprime rien, seuls ses doigts tremblent. La fillette a toujours eu un penchant naïf, comme tous les enfants, et Amandine lui a souvent répété de ne jamais partir avec des inconnus. Mais là encore, c'est une enfant. Un chocolat, et elle aura craqué. Comme avec Paul-Louis.
Amandine s'arrête net. Elle se tient au mur et contient des sanglots.
Ce jour-là, elle n'avait pas encore rencontré Marie. Ce n'est pas sa faute. Mais ça la ronge, inlassablement.
Elle reprend sa route. Ne pas y penser. Trouver Marie. C'est tout ce qui compte.
Elle ne remarque même pas la pluie qui s'abat autour d'elle, une pluie diluvienne, qui la trempe jusqu'à l'os.
Elle tourne, elle tourne, elle retourne, elle désespère, et elle tombe. Au sol. Brutalement. Elle est fatiguée, mais elle doit continuer. S'il est arrivé quelque chose à la petite, elle ne se le pardonnera pas. Jamais. Elle se relève, et à travers le voile de la nuit mêlé à celui de la pluie, elle voit une lumière au loin. Point chaleureux, lumineux, au milieu du noir. Elle avance. C'est une taverne. Celle du Lys. Un espoir fou la traverse, elle court jusqu'à la porte. Elle la pousse, et pile à cet instant un éclair déchire le ciel. Elle tient le chambranle d'une main tremblante, à demi avachie sur la poignée de l'autre, la bouche entrouverte, la respiration sifflante, ses cheveux collant à ses joues, le bas de sa robe complètement sale, dégoulinante au point de mouiller le sol. De loin et avec l'éclair, on aurait dit une apparition démoniaque.
Elle se précipite à l'intérieur, droit sur Marie, s'agenouille et l'attrape par les coudes pour la sermonner, puis elle secoue la tête. La sermonner ? C'est sa faute, à elle qui ne s'occupe pas assez de sa filleule, elle l'a prise en charge et elle la délaisse. Elle a du travail, mais ce n'est pas une raison.
Elle se contente de la prendre dans ses bras, fort, contre sa poitrine, la tête contre celle de l'enfant.

"Marie ... Oh, Marie ..."

Elle pleure silencieusement. L'Amandine arrogante, sûre d'elle, la femme politique, l'Amandine respectée ... Elle est loin. Si loin. Un inconnu qui observerait la scène croirait à une mère effrayée et sa fille.
Quelqu'un se racle la gorge. Amandine a peut-être remarqué toute l'assemblée, ces gens autour de cette table, cette convivialité. Les conversations se sont tues à son entrée, un silence gêné s'est installé.
Elle s'en fiche. Elle sert juste Marie un peu plus fort contre son coeur.

Le claquement de la porte fut si violent que Poppea se leva et porta sa main à sa dague.
Elle ne fut pas la seule à réagir de cette manière.
Henri avait déjà avancé d'un pas, mais elle l'arrêt net.

Regarde...c'est Amandine!
Il se retourna sur elle, son geste était défensif et rapide, mais elle parvint à arrêter son élan.


Massam était déjà sur Amandine.
Et la regardait comme une bête assoiffée de sang.
Poppea parla fort pour que tout le monde l'entende et se détente.

Amandine! Quelle charmante surprise...Nous n'attendions pas ta venue!
Nous sommes ravis de te voir...mais lâches la petite tu vas l'étouffer... s'il te plait...tout va bien...

*Lagardère avait quitté le Manoir à grandes enjambées sans prévenir personne. La Marie se disait qu'il devait être honteux de son massacre et qu'il fuyait sans demander son reste...

pfff, j'l'aime pas d'abord! Bien fait qu'il s'en va!

*Le repas poursuivit son cours dans une ambiance légère, malgré tout. Massam avait repris sa place en bout de table et s'amusait à déranger la fillette alors qu'elle s'efforçait de garder les aliments sur sa fourchette.*

Rhô mais t'arrêtes monsieur, tu triches! Si tu recommences j'le dis à tatie que c'est pas ma faute que j'me salis!

*Au moment d'apporter le dessert, Kristal revint voir ses deux élèves et après les avoir inspectés de près, fit remarquer à la Marie que Massam s'était bien plus appliqué qu'elle. Effectivement, deux taches de sauce bien grasses s'étaient ajoutées à celle qu'avait laissé la soupe et on comptait pas moins d'une demi-douzaine de haricots aux pieds de sa chaise*

"Mais tatie, j'vais te dire! C'est pas moi que j'les ai fait tom...
- Teu teu teu, et en plus tu essaies d'accuser quelqu'un d'autre à ta place? Jeune fille, il est grand temps de revoir toute ton éducation!
- Mais...
- Pas de "mais" j'ai dit! Pour la peine, tu seras privée de dessert!"

*La Marie n'avait pas l'intention de laisser passer cette injustice et s'apprêtait à répondre une nouvelle fois à Kristal, mais le retour de Lagardère ne lui en donna pas l'occasion.

Le docteur revenait chargé d'une de ces boites qu'on aperçoit dans les boutiques aux abords de la Fleur Bleue. Au sourire qu'il lui adressa, la Marie comprit que ce présent lui était destiné. Sans perdre une seconde, elle déchira l'emballage et y découvrit une robe magnifique. Une robe à sa taille.

"C'est pour moi M'sieur, pour moi toute seule ?
- Bien sûr Mademoiselle, j'espère qu'elle te plaira ! Je vais maintenant aller en chercher une autre pour Massam !"

*Aux anges, la Marie sauta au cou de Lagardère et le couvrit de bisous*

Oh ben t'es pas méchant du tout en fait Monsieur! T'es même le plus gentil de tous! Plus que monsieur Massam que c'est une tricheur en plus!

*L'arrivée de cette robe lui avait fait complètement oublier la punition de Kristal. Elle sautait dans tous les sens, s'imaginant déjà parader avec. Mais lorsqu'elle pensa l'essayer, elle croisa le regard de sa tatie et revint à la réalité*

"Dis Kristal, est-ce que j'pourrai l'essayer avant que j'vais me coucher? Je marcherai même pas avec, c'est juste pour que je me regarde dans le miroir! J'te l'jure.
- Allez, monte l'essayer tout de suite p'tite chipie, qu'on voit tous comment elle te va! T'es privée de dessert de toute manière, on ne te retient pas à table!

*Qu'importe une part de tarte quand on a la chance de pouvoir enfiler une aussi jolie robe. La Marie ne se le fit pas répéter à deux fois et fila en direction de l'escalier.

C'est ce moment là qu'Amandine choisit pour faire irruption dans le manoir. Trop excitée et sur son petit nuage, la fillette ne l'avait pas vue venir. Aussi, quand Amandine l'agrippa pour la serrer dans ses bras, elle crut qu'on venait l'enlever et hurla comme une furie. Ca n'est qu'en reconnaissant l'odeur de sa marraine qu'elle retrouva son calme

Mandine, tu m'serres trop fort arrête, c'est dur que j'respire! Mandiiiine!! Mandine? Pourquoi que tu pleurs dis? Mandine, tu m'entends? C'est moi regarde! Faut plus que tu pleurs!

Tandis que les convives continuaient à vaquer à leurs occupations
festives, le personnel était à l'oeuvre pour remplir les assiettes et
les verres.
Parmi eux, une servante qui semblait mal engoncée dans
sa robe, se baladait entre les différents membres du lys, servant du vin
à qui en voulait. A bien y regarder, un esprit un peu averti pouvait
voir également que la femme était maladroitement grimée, du fard et du
rouge à lèvres abondamment déposés, une coiffe mal en place et qui
cachait la plupart de ses cheveux,et ... une poitrine qui bougeait
beaucoup dans son corset!!!

Sanada aurait pu rentrer par la
grande porte, demander audience et voir si le Lys était à la hauteur de
ses espérances, mais il savait que l'on apprend plus de choses par
l'intérieur que par les propos de façade que les gens tiennent.
Il
avait donc décidé de pénétrer la taverne du Lys et d'y écouter ses
membres, non point pour les espionner, mais pour les jauger, s'imprégner
de l'esprit de la guilde, ressentir si ses porte-drapeaux étaient
réellement de ceux qui se battent pour la France.

Il était pour
l'instant étonné de l'ambiance bon enfant qui y régnait et se demandait
si cela était dû à la présence de la Marie.

Il avait été surpris de voir Amandine entrer en trombe, d'autant qu'il
avait failli être bousculé par elle. Il s'était tourné au dernier moment
face au mur, pour éviter d'être reconnu de l'ex-gouverneur. Le
grotesque de la situation c'est que par cette manoeuvre, il faisait
bêtement face au mur du manoir....

Tout bas:

Ce mur n'est pas bavard...

Puis, il se dirigea vers Massam qu'il n'avait jamais croisé dans
Port-Louis, espérant ainsi passer inaperçu aux yeux de Kristal,
Amandine, Alexiane et surtout de la MArie qui le vendrait innocemment
sur le champ!

D'une voix faussement aigue:

Du vin pour le bon maître du Lys, huhuhu!!!

Face à la l'arrivée théâtrale d'Amandine, je restais sans bouger à l'observer avec la petite.

Sa tristesse et les larmes qui allaient avec, avaient l'air sincères. Elle aurait voulu la mettre en garde car à trop vouloir garder la petite rien que pour elle, elle allait finir par l'étouffer et une enfant de cet âge avait encore tellement besoin d'apprendre ce que c'était la vie en société. Ce n'était pas en restant avec sa marraine pour unique compagnie, qu'elle allait se construire et évoluer.

Des rencontres elles en feraient, des dizaines différentes avec du bon et du moins bon mais les raisons du coeur la rameraient toujours vers Amandine.

Bon mais quand même, là, il fallait que ça s'arrête. Mon Lagardère tout content d'avoir offert un cadeau, se retrouvait de nouveau tout penaud. Poppéa était déjà à deux pas de Marie tentant de calmer Amandine avec toute la diplomatie adéquate devant ce genre de situation.

Mon regard fut intrigué par la silhouette qui avait fait son apparition depuis quelques minutes maintenant. Je ne l'avais jamais vu ici auparavant et pourtant elle s'occupait de faire le service. Etrange, elle n'était surement pas du goût de Massam, il n'aurait pas engagé une fille de ce genre. Ce n'était pas du tout son style. Quelle vulgarité ! Ce rouge à lèvre, cette poitrine qui ne tenait pas en place et cette démarche ! mon dieu ! heureusement que la petite ne faisait pas attention à ça.

Alors qu'elle s'adressait à Massam avec une voix criade, je lui saisis le poignet pour l'interroger quant à sa présence dans notre taverne.

Et là ! Stupeur ! je retire ma main avec horreur au contact de la touffe de poil qui dépassait de sa chemise.

Pas un mot ne sortait de ma bouche, j'étais comme pétrifiée.

Poppea arracha l'enfant du dos de Massam. Elle le tapait avec ses petits poings pour défendre Amandine.

Elle la prit dans ses bras, mais le petite fille se débattait comme un diable pour sortir de son étreinte et retourner au combat.

Marie, calme toi!

Rien n'y faisait elle pleurait et se débattait...

Alors qu'il s'avançait vers Massam, Sanada fut soudain retenu par la manche. Il virevolta et se retrouva face à Kristal. Paniqué à l'idée d'être découvert, il agita devant sa tête la cruche de vin.

ah... Madame demande à être servie, du vin pour Madame, du vin!!! mais non, j'ai breuvage plus délicat pour vous en cuisine, je cours chercher du rhum!

Sanada s'enfuit alors vers les cuisines, sauf...qu'il ne savait pas où était la cuisine et fit donc 2 fois le tour de la table pour revenir près de Kristal.
Il voyait dans son regard qu'elle avait compris quelque chose, puis en se remémorant la scène, il regarda son poignet et comprit.
Toujours avec sa voix aigue forcée:

Aaahhhh... madame pardonnez moi, je ne suis pas comme vous de la Haute, apte à prendre soin de moi. Comm'disait ma mère, avec ça t'aura chaud l'hiver ma petite!!

Il dit cela en regardant les poils qui arboraient son poignet, puis s'esclaffa d'un rire joyeux en tentant d'imiter Moresmo la tenancière de la Fleur Bleue.

Il vit alors Massam se jeter couteau déployé vers Amandine et surtout la petite Marie tenter de délivrer sa bienfaitrice. Sanada n'était pas homme à laisser femme et enfant affronter le danger. Il s'approcha donc du petit groupe, prêt à agir.

Massam tenait le couteau fermement dans ses mains. La Marie lui martelait le dos, il la dégagea de son épaule comme une brindille.

Les yeux injectés de sang, il reconnut Amandine qui se débattait.
Ne lâchant toujours pas son couteau, il lui cria dessus.

QUE FAIS TU ICI?
RÉPONDS! RÉPONDS!

"QUE FAIS TU ICI?
RÉPONDS! RÉPONDS!"

Si Amandine n'était pas dans une situation aussi peu confortable, et surtout si Marie ne martelait pas le dos de Massam à l'aide de ses petits poings, elle aurait certainement répondue, d'une voix sérieuse et d'un ton qui ne souffrait d'aucune plaisanterie, une phrase ô combien savante :
"Je viens piquer tes charentaises, doux crétin."
Mais Massam se débarrassa d'un coup d'épaule de sa filleule et Amandine en fût blessée dans son ego. Elle, qu'on prenait lâchement par derrière et qu'on maintenait au sol, c'était déjà gros, mais qu'on se débarasse de Marie comme une brindille, ça non ! Et cela importait plus qu'une répartie bien placée. Aussi, elle avait le choix entre s'aplatir et s'excuser, ou répondre de la même manière qu'on lui posait la question.
S'aplatir était pour Amandine la fuite des pleutres, et s'excuser était tout bonnement immoral. C'est donc tout naturellement qu'elle choisit la deuxième solution.
Tout le monde se bat avec ses amis quand on s'invite chez eux, après tout, non ?
Elle balança son genou dans les parties de Massam et se releva d'un bond, mais l'homme n'était pas aussi facile à avoir. Il se releva en s'efforçant d'oublier la douleur lancinante dans son entrejambe et se rua sur Amandine. Sa force était son seul avantage. Un très gros avantage, il faut dire. Elle esquiva à la dernière seconde, son coeur ratant un battement. L'exaspération d'être traitée comme une paysanne était passée. Elle venait de voir Poppéa, et Marie dans ses bras. La rage avait pris sa place.

"Mon gros, tu vas me parler sur un autre ton. A mon avis, celui qui va s'expliquer, ce n'est pas moi. Je crois que vous avez des choses à me dire, parce que votre petit manège, j'en ai assez. ASSEZ ! Qu'on me prenne Marie de temps en temps je veux bien, mais que je rentre chez moi et trouve la maison vide, sans aucunes nouvelles, c'est un peu fort de café ! Je traverse tout Port-Louis sous la pluie, je remue ciel et terre, je m'inquiète et qu'est-ce que je vois ? Une joyeuse petite troupe qui s'amuse et dîne avec ma filleule. Et quand j'ose entrer pour lui dire deux-trois mots, on m'accueille comme si j'étais un bandit ! Si vous croyez que je n'ai pas remarqué comment vous m'écartez de sa vie, avec quelles ruses infâmes vous l'éloignez de moi pour vous l'approprier, à vous et à vous seul, vous vous trompez ! Alors là, en vérité je vous le dis, trop, c'est trop !"

Elle s'était mise en sécurité derrière une chaise au cas où Massam se ruerait encore sur elle, et se tourna vers Marie qui était toujours avec Poppéa, reprenant une voix douce et lui souriant.

"Marie, viens ici. Nous partons".

Poppea serra Marie plus fort, la petite ne se débattait plus, ses yeux étaient grands ouverts.
Son regard allait de Poppea à Amandine. Henri la prit par la taille, la main sur sa dague. Tout pouvait dégénérer, à tout moment.

Lagardère se mit entre les deux femmes, et semblait vouloir faire les médiateurs.
Poppea parlait d'une voix étranglée, les larmes aux yeux.

Je ne te laisserais pas nous la prendre... Amandine...
Elle est venue à nous...

Je me dirige à mon tour vers le petit groupe. Un regard rapide de haut en bas sur la femme à la voix criade, je m'arrête sur son visage quelques secondes croyant distinguer des traits familiers puis je me concentre sur Marie et Amandine.

Poppéa...Amandine...C'est à la petite de choisir, dis je la gorge nouée car j'avais le triste pressentiment que nous allions la perdre.
On pouvait lui apporter tant de bonheur. De l'amour biensur, mais aussi une maison chaleureuse et douillette, des tontons et tatas à foison, de la nourriture de qualité, une éducation à la hauteur de notre rang, des bijoux et j'en passe. Mais...que désirait réellement cet enfant ? J'avais à cet instant un gros doute en la voyant avec Amandine.

Comme pour me rassurer en attendant la suite des évènements, je prend naturellement la main à côté de moi croyant que c'était celle de mon ami Lagardère mais ...sans me rendre compte que c'était celle de...la servante étrange.

La situation devenait houleuse. D'un bond, Lagardère sauta sur la chaise derrière laquelle Amandine s'était abritée, et s'interposa devant Massam, les bras écartés.

- Mon ami, mon capitaine, du calme ! Rengaine ce couteau je te prie !

Massam n'obtempérait pas encore, mais au moins il s'était arrêté net. Le docteur pris alors le risque de se retourner vers Amandine, quittant son capitaine du regard, mais toujours aux aguets.

- Chère amie, Marie est ici notre invitée. Tu n'as pas le droit de débouler ici et de l'enlever, séance tenante. Tu es toujours la bienvenue ici, mais tu es à l'Hôtel du Lys, et il faut respecter ton hôte. Je te prie de te calmer, de prendre un siège comme il convient, que nous puissions discuter dans de meilleures conditions. Marie fera ce qu'elle voudra, il ne nous appartiens pas d'en décider.

Entretemps Kristal s'était également approchée. Cherchant du soutien, Lagardère croisa le regard de son amie, et fut surpris de constater qu'elle tenait la main... d'une servante. Etrange ! Se focalisant sur cette dernière, Lagardère eut tôt fait de constater que celle-ci était... un homme ! Il avait assez professé pour reconnaître d'un œil l'anatomie masculine, d'autant plus que le grimage et le costume étaient assez grossier. Comment ne l'avait-il pas encore remarqué ? Il est vrai que les dernières minutes avaient été mouvementées.

Soudain le garçon eut un geste réflexe, mimant la prise d'une invisible épée. Réflexe de bretteur, voilà qui eut de quoi inquiéter le docteur. Lagardère mit la main sur la garde de sa rapière et allait dégainer, mais il eut peur que la situation dégénère. Si Kristal ne lui avait pas pris la main, il aurait déjà mis en joue l'inconnu. Faisant confiance à son amie, il maintint son épée au fourreau. Un problème à la fois...

Lagardère pris néanmoins soin de fixer intensément le jeune homme, pour lui faire comprendre qu'il avait percé son secret et qu'il aurait bientôt à s'expliquer...

Massam dans sa rage planta sa lame dans la table en bois massif.


Gontran, ferme les portes du lys tout de suite... Personne ne sortira de cette pièce tant que je n'aurais pas eu quelques explications!

Gontran se précipita. Massam scruta l'assemblée. Il regarda intensément Poppea comme pour trouver des réponses. Le silence était lourd.

Tu me dois des explications Amandine!
Comment oses-tu violer notre sanctuaire sans y avoir été invité, ni y être annoncé?
Tu nous prends pour des mondains? Nous sommes des corsaires de France!
Nul ne peut entrer ici sans montrer patte blanche!

Son oeil bleu parcourrait la salle et son attention fut soudain arrêté sur un homme déguisé en femme. L'enlèvement de La Marie était bien le but de cette entrée fracassante, cet homme devait lui servir de couverture.

Massam fut mine de revenir à sa place initiale.
Dans un geste rapide et puissant, il arracha sa dague de la table et colla l'inconnu contre le mur sa dague contre sa gorge.

LE LYS AVEC MOI!!!

Chacun prit son arme. Poppea et Kristal se retrouvèrent acculer dans un coin de la salle, avec la petite.
Poppea s'y était réfugié et Kristal y avait été poussée...
Quelques lyssois entouraient Amandine et d'autres couvraient les arrières de Massam.

Massam tenait fermement le jeune homme et déchira un pan de sa robe, laissant découvrir une toison sur son torse.
IL n'y avait plus de doute pour Massam.

QUI ES TU? ET QUI T'ENVOIES?

RÉPONDS... ET SOIS EN SUR...TU ME LE DIRAS TÔT OU TARD...

Tandis que Sanada venait de croiser le regard inquisiteur de Lagardère, le capitaine du Lys avait fait fermé les portes.
L'instant d'après Massam était sur lui, la lame sous la gorge. Il faut dire que les années d'expérience du combat du fier lyssois n'avait laisser aucune chance au pauvre Sanada. De toute façon, accoutré comme il l'était, désarmé, et sans volonté belliqueuse, il n'aurait rien tenté.

QUI ES TU? ET QUI T'ENVOIES?

RÉPONDS... ET SOIS EN SUR...TU ME LE DIRAS TÔT OU TARD...

Massam hurlait sur Sanada. Ce dernier essaya tant bien que mal de parler malgré la dague qui lui sciait la pomme d'adam...
heerkk...koffff...c'est moi-même qui m'envoie...argh...
je n'ai aucun maître et je ne respecte que la France et ses intérêts...araarhh
mais...koooffff...je parle mieux la gorge libre...gardez moi en joue mais laissez moi au moins m'exprimer...aaarhh

Sanada avait parlé avec sa désinvolture habituelle, il n'avait pas montré de peur face au redoutable et imposant chef du Lys. Cette carapace lui permettait souvent d'éviter les conflits et il en jouait en toute situation.

Soudain il prit un ton différent, sans voix transformée. Et d'un regard fixe dans les yeux de Massam, il lui lança doucement mais avec une assurance contenue:

kof...rhrhh...et si vous voulez exercer vos talents de brute, faites le contre un homme et non en envoyant valser une fillette.

*Encore un peu sonnée par sa chute et aux prises avec Poppea, la Marie tentait de comprendre ce qu'il se passait. Le hall du Lys devenait peu à peu le théâtre d'un drame terrible. L'ambiance était extrêmement tendue. Tout le monde s'agitait autour d'elle et personne ne contrôlait rien.

D'un côté, il y avait Amandine qui lui conjurait de partir avec elle et de l'autre, Poppea qui la retenait fermement. Puis il y avait Massam qui, plus furieux et effrayant que jamais était prêt à user de violence pour rétablir l'ordre. Et enfin, Lagardère et Kristal, tentaient vainement d'apaiser les foules.

La Marie, elle, n'espérait qu'une chose: qu'on la libère pour qu'elle puisse retrouver Amandine et s'assurer que jamais plus on ne lèverait la main sur elle. Mais ne lui cédait pas un pouce de terrain. Désespérée, la Marie s'apprêta à la griffer et à la mordre quand un nouvel acteur entra en scène.

La drôle de servante qu'elle n'avait aperçue que furtivement et dont tout le monde semblait ignorer l'existence subissait à présent le courroux de Massam. Oh, ça alors! Maintenant qu'il ne faisait plus d'efforts pour modifier sa voix, la Marie pouvait jurer que c'était Sanada qui se cachait derrière cet accoutrement grotesque. Elle avait à plusieurs reprises eu l'occasion de lui parler et reconnaitrait sa voix entre mille. Mais que venait-il faire dans la salon du Lys? Et pourquoi avec Mandine? Etait-il là pour l'enlever comme l'avançait Massam?

Toutes ces questions qui tournaient dans son esprit lui avaient fait oublier celle de Kristal. Avec qui voulait-elle rester?

Monsieur Sanada, quoi que tu fais toi là aussi? Et dis, pourquoi que monsieur Massam il veut te tuer?

A peine ai je le temps de réaliser que la main qui serrait la mienne tendrement n'était pas celle de Lagardère, ce dernier étant en face de moi, que je me retrouve projetée violemment en arrière par Massam.

Méconnaissable le grand chef ! son visage déformé par la colère ! arrachant la robe de la servante !

Tout le monde hurlait en même temps. Les mains sur mes tempes, les mots des uns et des autres se bousculaient dans ma tête

Qui es tu ?...Le Lys avec Moi !...Amandine ne pleure pas !...Marie vient nous partons !...Monsieur Sanada...

Là je marque un temps d'arrêt.

Monsieur Sanada ???????? non....oh mon dieu....non !!

Je me mets soudainement à hurler comme jamais je n'ai pu le faire dans ma vie !

STOPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP !

Finit l'immobilisme, je prend mon élan et saute sur le dos de Massam, accrochée comme une sangsue, deux doigts plantés dans ses narines, bien décidée à lui faire lâcher prise. Mes lèvres à proximités de son oreille, tentée de lui en croquer une au passage, je crie à n'en plus pouvoir

Lâche le !!!!!!!!!!!! C'est Sanada !!!!!!!!!!!!

Poppea était interloquée... Kristal se retournait contre son capitaine. Plus rien n'avait de sens. Elle lâcha la petite lentement, Marie se laissa glisser et alla se réfugier derrière Amandine.

Toujours aussi lentement, Poppea s'avança sa dague à la main.
Elle était en transe, plus rien ne comptait que la vie du capitaine.

D'une voix monocorde elle s'adressa à Kristal.

Lâche le... lâche...

Kristal descendit du dos de Massam, elle recula d'un pas.
Massam libéra l'inconnu et avança la main vers Poppea.
Tout va bien Poppea. Tout va bien...

C'est le nez en sang que Massam se tourna vers Poppea.
Il ne connaissait que trop bien que ce visage, prête à la guerre. Il tenta de la désarmer, mais il était trop tôt encore. Tout avait été trop loin, trop vite.

Il s'approcha d'elle lui prit la main, et la regarda intensément, comme s'ils dialoguaient.
Cela dura quelques secondes...puis il se retourna vers l'assemblée.
Il lança un regard noir à Kristal, ses troupes étaient encore en alerte.

J'aimerais qu'on réponde à mes questions.
Qu'est ce que fait cet homme en robe à la taverne du lys?
Quel est son lien avec Amandine?
Et que fait Amandine ici?
Pourquoi vouloir enlever la petite?
Je voudrais savoir qui se permet de foutre la merde chez moi...

Massam se tourna volontairement vers Kristal.

Mais c'est Kristal qui va me répondre, parce que j'aimerais connaître la cause de son insubordination...

Massam resta calme et silencieux, Poppea toujours à ces côtés.

Sanada était à terre et se relevait à peine de la force de Massam.

Diantre, il étranglerait un boeuf le bougre...

Monsieur, permettez de répondre à certaines de vos questions, même si vous interrogez Kristal, je suis seul détenteur des réponses qui vous intéressent. N'y voyez pas dans ma prise de parole, un manque de respect, je ne tiens qu'à éclaircir le quiproquo.

Sanada se racla la gorge et parla avec sérieux et presque d'un air solennel:

rhemm...

Je me nomme Ambroise "Sanada" de Linciel, mais Sanada suffit à me désigner. Je suis fraîchement arrivé sur Liberty et étant de nationalité française, je suis à la recherche d'une guilde pour m'accueillir.
Seulement comme je le dis, je suis FRANCAIS, c'est à dire que j'ai de l'honneur, du courage, je sais protéger les démunis et les faibles et affronter les tyrans, je me plie à un code de valeurs et de vertus qui n'ont de maître que les intérêts de la nation et la morale.

La guilde qui doit donc m'accueillir, doit également partager mes valeurs et défendre au mieux les couleurs de la France et ses compatriotes.
J'ai entendu parler de deux guildes qui font la renommée de Port-Louis: le Lys et l'Ordre.

Mais comment choisir l'une d'elles sans les connaître? bien sûr je peux me rendre dans chacune d'elle et demander "servez vous au mieux la France?" mais chacune répondra Oui et je ne serai guère avancé...
Et puis vous savez comme moi que les discours de façade sont bien moins instructifs que les conversations d'intérieur. J'ai donc décidé de m'introduire chez vous, sans aucune intention belliqueuse, afin de vous observer tous et de reconnaître par mon coeur vos vertus qui font votre renommée.

Je ne suis pas venu en ennemi, sinon je serais venu armé, ou vous auriez déjà du poison dans votre vin.

Je comprends que mes méthodes vous offusquent, et je m'en excuse. Je suis homme d'honneur et je suis prêt à subir votre courroux si vous le juger juste.

Sanada ne voulait pas impliquer Kristal, il se tourna vers elle.

Et Kristal n'a rien à voir avec mon intrusion sous ces frusques de servante, je suis seul responsable de mon stratagème.
Quand à Amandine et la Marie, je vous avoue les connaître mais je ne sais rien de leur présence ou leurs motivations ce soir en vos lieux.

Il regardait de nouveau Massam, attendant le jugement. Il pensait que le capitaine du Lys était homme à s'emporter vivement mais qu'il savait également reconnaître la franchise et l'audace, et Sanada ne manquait ni de l'un, ni de l'autre.

J'entendis derrière moi la voix de Poppéa me donnant...hum...j'avais du mal comprendre...mais non...c'était bien ça...un ordre !

Alors là je n'en revenais pas ! Je devais laisser Massam s'en prendre au jeune Sanada ! Et bien bravo !

Je me retournai alors vers elle et la regardai droit dans les yeux avec un sourire ironique. Puis je fixai son arme et revins à la hauteur de son visage, me rapprochant tout prêt d'elle.

Et tu comptais faire quoi avec ça ? allez vas y dit le ! tu voulais me planter ? tout ça parce que j'ai mis mes deux petits doigts dans les narines du chef. il est pas en sucre, hein, et puis le statut ne permet pas tout ! et surtout pas de s'en prendre à un homme sans raison.

Je les regardais l'un et l'autre, Massam furieux et Poppéa stoïque à ses côtés. Tsss....en plus il me demandait de lui rendre des comptes. Il en était hors de question. Je lui répondai alors ces simples mots

Massam, il neigera sur Liberty quand tu entendras mes explications.

Je risquais gros, je le savais, mais le salut arriva quand Sanada prit la parole. Je regardai l'homme intensément, je savais qu'il avait les capacités, du moins verbales, à affronter Massam.
Moi j'allais tout simplement profiter de ce laps de temps pour me faire toute petite.

Tout se passait très vite. Poppéa refusait de lâcher Marie, qui se débattait pour la rejoindre. Massam collait une servante au mur, qui se révélait être Sanada, le menaçant de sa lame, lui criant dessus. Kristal se mêla au rixe, défendant Sanada bec et ongles ... Et Poppéa s'en prit à Kristal. Un joyeux bordel, pour sûr. Qui en aurait destabiliser plus d'un.
Amandine se contenta de rire.
Un rire étrange, roque, bruyant, qui sonnait faux dans la gorge d'une aussi jolie demoiselle. Et il ne s'arrêtait pas, Amandine se retrouvait pliée en deux, se tenant les côtes, à genoux au sol. Rien ne semblait pouvoir le stopper.
Et aussi soudainement qu'il était venu, il s'arrêta.
Un gong de silence tomba sur la salle, à demi-interloquée par la réaction d'Amandine, et à demi-curieux de connaître sa pensée.
Amandina passa un mouchoir en soie sur ses yeux, enlevant les larmes de rire qui lui obstruaient la vue. Elle sourit encore un instant, et se releva.

"Pauvres petits. Vous me faites rire. Moi, une vieille amie du Lys, qui ne fait qu'ouvrir votre porte, certes un peu brutalement et sans aucunes manières, qui n'a même pas sorti sa lame ... Vous la menacez. Et vous osez dire que JE vous enlève MA filleule chez VOUS, à la nuit tombée, alors que je suis sans nouvelles ? Vous appelez cela un comportement normal, dîner avec une enfant sans prévenir sa garante, par les temps qui court ? Moi, cela m'inquiète. Surtout si on rajoute que Kristal, Alex et Poppéa tournent autour de Marie depuis plusieurs semaines ... J'ai compris votre stratagème, inutile de jouer le rôle de l'ingratitude au point de me demander des explications à moi, qui ai subi votre courroux.
Pour Sanada, je ne savais pas ce qu'il faisait ici. Il semble avoir été sincère en vous l'expliquant.
Mais peut-être maintenant que j'ai donné mon avis, on ne le croira plus ? Si oui, vous êtes vérolés."

Elle fit quelques pas dans la salle et prit Marie, complètement perdue, par la main. Elle se tourna vers la porte mais n'avança pas, elle voulait sortir la tête haute, et pas profiter de la pagaille pour s'en aller. Même seule face à toute une guilde, et avec très peu de chances d'en réchapper si cela tournait à la bataille rangée, elle restait Amandine de DouceRoche, s'il vous plaît.