Des visiteurs portés par les eaux.

Massam fit un signe, et chacun rangea son arme.
Il s'assit et avait se prit sa tête dans les mains.
Poppea commença à parler, pas seulement à Amandine, mais à tous

Où étais-tu ce soir, lorsque Marie cherchait un refuge pour la nuit?
Pourquoi s'est-elle tournée vers nous, si elle ne se sentait pas en confiance ici?
De quel droit viens-tu la chercher dans ces lieux?
Nous prends-tu pour tes ennemis, pour arracher l'enfant à un repas, au sec?
Poses toi ces questions...
Cette enfant n'appartient à personne... Personne ne peut en revendiquer la paternité ou maternité.
Je crois que ta protection n'est pas incompatible avec la notre... Mais pour ça il faut avoir confiance les uns avec les autres!
Je ne comprends pas ce qui vous arrivent à tous!
Massam n'a fait que protéger sa fratrie, Nul n'est sensé ignorer nos règles, quand il franchit cette porte ...
Amandine a voulu protéger Marie, mais de quoi?
Cet homme Sanada est venu sans y être inviter et quoi qu'il en dise pour nous espionner, et Kristal a préféré le défendre que de connaître avant tout ses intentions...
Il est temps pour tous d'être honnête les uns avec les autres.
Ce qui m'importe c'est Le Lys.
Si Marie veut rester avec nous, ce sera son choix, et uniquement le sien!
Et en ce qui concerne Sanada, si il veut faire parti d'une guilde...je ne te donnerais qu'un conseil...montre toi comme tu es et sans artifice...Et tu dois sentir dans tes tripes ,une appartenance...Mais ça je ne peux te l'expliquer...
Sur cette phrase, Poppea fit un clin d'oeil à Kristal.

Elle lève les yeux au ciel et soupire, puis prend son temps pour s'humecter les lèvres.

"Où j'étais ? Poppéa, Poppéa, enfin ... Je cueillais des champignons pour la Saint-Jean !
Non, mais, vous croyez qu'être Gouverneur ça se fait sur son temps libre ? Si je ne m'occupais pas de toutes les jérémiades qu'on m'oppose tous les jours, ma chère, je crois que votre charmant pied-à-terre à Port-Louis n'existerait déjà plus !
Pourquoi s'est-elle tournée vers vous ? Peut-être parce que justement, vous lui tournez autour depuis plusieurs semaines ! C'est une enfant, donc une personne influençable !
De quel droit je la cherche ? Mais Poppéa, c'est MON droit. Je l'ai pris sous mon aile, je la garde sous mon aile !
Pour des ennemis ? Je n'ai pas dit cela, c'est vous qui m'avez sauté dessus quand je l'ai approché ! Ca, c'est un peu gros !"

Elle continua à écouter Poppéa, mais un mot la coupa. Elle vacilla légèrement sur ses pieds mais tint debout, respirant difficilement.
Maternité, maternité ... Voilà. C'était ça qui la mettait dans tous ses états. Elle observa Marie, la jaugeant de haut en bas. Jamais la petite ne l'appellerait Maman. Pourtant, c'était bien de l'instinct maternel qu'Amandine ressentait. Et qu'était-elle, pour la fillette ? Officiellement, elle était sa marraine. Mais les autres avaient le privilège de se faire appeler oncles, ou tantes. Elle, elle était Mandine.
Juste Mandine.

Massam se leva de table et tout le monde scruta sa réaction.

Lagardère, trouve des vêtements à Sanada... Et reviens avec lui, qu'il se présente à nous comme il se doit.

Il se dirigea vers Amandine et la prit par le bras.

Et toi... Tu viens avec moi, nous avons à parler!

Il la pressait, marchait un pas rapide.
Il l'emmenait à son bureau, là où personne ne pourrait les entendre.
Il claqua la porte derrière elle.

Assis-toi.
Massam ne la ménageait pas.

Tu vas me dire ce qu'il t'arrive à la fin?
C'est pas ton genre de débarquer comme ça!
Je te connais... tu es comme moi! mais là tu deviens sentimentale et
du coup vulnérable... Si tu aimes tellement cette petite...Massam devint hésitant...Il la considérait comme son égal, une forte tête qui n'a pas froid aux yeux...et une des rares qui se permettait de le défier.

Laisse la, sinon..elle deviendra ton point faible.
Ou... reste avec elle... avec nous...

(Musique maestro ! J'ai été inspiré pour ce post-là, à tel point qu'une musique s'imposait : https://www.youtube.com/watch?v=g7vF8zGeljA)

Massam l'agrippa à l'avant-bras et l'entraîna avec lui, la tirant avec force. Amandine fut forcée de lâcher Marie et ne put que lui crier :

"Ne bouge pas, je reviens !"

Puis elle passa une porte, traversa des salles, traînée par le chef du Lys. Elle n'eut pas le temps de protester qu'ils rentraient déjà dans un bureau et qu'il claquait la porte derrière eux.

"Assieds-toi !"

Elle obtempéra sans rien dire. On lui donnait rarement des ordres, mais quelque chose dans la voix ou l'attitude de Massam la poussait à l'écouter sans broncher.
Quand il eût fini, elle resta silencieuse.
Ses doigts tapotaient l'accoudoir de son fauteuil, seul signe qu'elle cogitait intérieurement.
C'était étrange. Cinq minutes plus tôt, il la menaçait de son couteau et elle lui explosait les parties. Il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Pas pour ça en tout cas.
Elle ouvrit la bouche et remarqua que le Lyssois se penchait instinctivement vers elle, il était suspendu à ses lèvres.
Elle referma le bouche. Il recula en réprimant un grognement.
Les paroles qu'il avait prononcées avaient dû lui coûter cher.
Elle se leva de sa chaise et s'approcha de la fenêtre. Massam ne fit rien, il se doutait bien qu'elle n'allait pas partir en courant. Ce n'était pas son genre.
Elle appuya le bout de ses doigts contre le carreau frais, puisant peut-être une certaine énergie de ce contact. Elle parla enfin.

"Tu as raison. Je suis comme toi. Mais ça, Massam, tu ne peux pas le comprendre. Moi-même, je ne le comprends pas. Cela me dépasse. Cela nous dépasse. C'est comme si un jour, une lumière traversait la brume de tes pensées, éclairait ta vie et te faisais comprendre que tout ce que tu as vécu n'est rien. Mais tu n'en es pas triste, car tu sais que tout va seulement commencer. Et tu penses différemment. C'est comme si une force supérieure te dictait la conduite à suivre."

Elle décolla ses doigts de la vitre et les posa sur sa tempe, les yeux fermés. Inspirant et expirant par le nez. Elle rouvrit les yeux, avala sa salive et continua.

"Un point faible ... La première fois que je l'ai vu, au bureau des parrainages, j'ai su. Mais je ne me le suis pas avouée. Si je ne voulais pas de points faibles, c'est ce jour-là que j'aurais du la repousser. Et je n'y suis pas arrivée. J'ai tenté de la repousser, une seconde entière, et elle m'a parlé. J'ai craqué. J'ai craqué Massam !"

Elle serra ses poings, un air farouche au visage. Elle scrutait l'extérieur, mais ne voyait pas la rue. Elle se rejouait la scène mentalement, la revivait.

"Aujourd'hui, quand bien même je désirerais la repousser, je ne pourrais pas."

Elle baissa les yeux, observant le tapis. Elle se rendait seulement compte maintenant de sa diatribe, à quel point elle avait ouvert son cœur. Elle se sentit nue.
Mais elle n'avait pas fini. Si elle s'arrêtait, jamais elle ne recommencerait. Elle le savait.

"La vérité Massam, c'est que je ne sais pas. Je n'ai plus de repères. Ou plutôt si, j'en ai un. Marie.
J'ai quitté les Loups ... Je me suis cachée derrière plusieurs raisons, mais ce ne sont pas les bonnes. J'ai juste suivi cette lumière. Demain matin, je serais à la rue. Le Palais de Gouverneur reviendra à quelqu'un d'autre. J'ai continué à suivre la lumière, et je suis allée voir ailleurs.
Mais cet ailleurs me coupe de Marie, qui est ici. Et elle va le rester. Je le sais, je le sens. Et je ne pouvais pas laisser faire ça ! "

Elle rejette ses poings vers le sol et hurle la dernière phrase, elle regarde Massam droit dans les yeux cette fois, et il y brille un éclat inquiétant, de fureur pur.

"On ne peut pas me couper de Marie ! On ne peut pas !"

Elle desserre les poings et tente de se calmer. Les mots suivants sortent d'une voix froide, lointaine.

"Vous rejoindre ... Je ne peux pas. Je ne crois pas. Je me suis fermée cette porte.
A présent, la lumière a faibli, jusqu'à disparaître. Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais plus où aller, où rester. Je ne veux que le bien de Marie. Mais je n'ai pas la sensation que ma place est ici. D'ailleurs, je n'ai même plus de place."

Elle plonge la tête dans ses mains. Son corps est secoué de sanglots, mais elle ne pleure pas. Elle est simplement en détresse. Elle n'a plus rien. Amandine est encore jeune, très jeune. Et la vie l'a déjà accablé de pas mal de choses, et ses frêles épaules ont tenu le coup. Mais là, le masque de façade se fissure. On y voit la fille telle qu'elle est vraiment, qui a enduré sans rien dire, prenant les décisions qui s'imposaient. Montant un mur d'ironie et de cynisme autour d'elle, pour se protéger de l'extérieur.
Aujourd'hui, elle a parlé. Elle s'est enfin ouverte. Elle se sent mieux. Bien qu'elle ne soit pas certaine que Massam soit la bonne personne à qui raconter cela, elle sait qu'elle peut lui faire confiance. Demain, ou même dans une minute, elle s'en voudra peut-être, et elle se refermera comme une huître. Le dédain reprenant sa royale place dans son cœur.
Comme elle a toujours fait.

Le silence étrange s'était installé dans la salle depuis le départ d'Amandine et Massam et de Lagardère avec Sanada afin de le rendre ce dernier plus présentable. Ma curiosité féminine reprit le dessus, j'aurais bien aimé être une petite souris pour vérifier quelques détails sur son physique que j'avais pu entrevoir. Kristal ! voyons ! ressaisis toi !

Je regardais alors Marie qui semblait bien silencieuse, je m'avançai vers elle et la prit dans mes bras. Puis je la portai vers la banquette face à la baie vitrée donnant sur le jardin. La pauvre, elle devait être réellement perturbée par toute cette scène.

Regarde Marie ! tu vois les oiseaux dans le ciel qui vont et viennent à leur grès ? Ils sont libres et heureux. Je veux que tu sois comme eux. Que tu ne te sentes pas prisonnière et que tu puisses évoluer dans le milieu que TU auras choisis.

Ma main se pose sur sa poitrine doucement
Laisse ton petit cœur allait là où bon lui semble. Qu'importe ton choix, tes taties seront toujours là pour toi. On ne veut que ton bonheur.

Je sais, je sais...c'est pas facile de faire un choix quand on a ton âge et quand on a vécu sans repère jusqu'à maintenant. Tu te retrouves d'un seul coup inondée d'amour et c'est surement beaucoup trop pour une petite puce comme toi.

Caressant ses cheveux, remettant en place quelques mèches derrière son oreille, je la sers alors contre moi et lui chuchote à l'oreille :
Prend ton temps et dit toi, que ton choix sera le bon.

*La Marie n'avait pu retourner que quelques secondes auprès d'Amandine que Massam la lui arrachait déjà. Dépitée, elle voulut la suivre dans l'autre pièce, mais le capitaine du Lys la repoussa d'un geste et lui claqua la porte au nez.

Mais... Mandine.

*Après ça, il ne restait plus grand monde dans le hall du manoir. Seuls Kristal, Alexiane, Poppea et monsieur Henri demeuraient à ses côtés. Le silence qui s'en suivit la mit étrangement mal à l'aise. Elle n'osait plus prendre la parole alors qu'elle était pourtant en présence de personnes qu'elle connaissait. Mais toute cette histoire, ce drame... elle commençait à comprendre qu'elle en était la cause.

Puis elle vit Kristal s'avancer jusqu'à elle. Elle fut soulevée et arrachée à ses rêveries pour être transportée à l'autre bout de la pièce. Là, Kristal essaya de lui faire comprendre que quoi qu'il s'était dit au cours de la soirée, c'était à elle de choisir l'endroit où elle voulait rester. Qu'elle était comme un p'tit oiseau. Pfff, mon oeil, le p'tit oiseau il dort où c'est qu'il veut, quand il veut et il est pas obligé de boire de la soupe d'abord !

Jusqu'alors, elle n'avait pas eu son mot à dire. On la trimbalait comme un pantin et on lui faisait faire ce qu'on voulait d'elle. Et si elle n'avait pas réagi, c'était bien parce que la violence qu'avait attisé toute cette histoire l'avait effrayée. Aussi, rassérénée par les dernières paroles de Kristal, elle marcha en direction du boudoir dont on lui avait interdit l'accès et ouvrit la porte sans faire grand cas du protocole. Elle était bien décidée à tirer parti de cette situation.

Mandine, il faut que tu viens ici! J'vais vous dire quoi c'est que je veux moi!

*Visiblement, Massam n'avait pas apprécié son entrée désinvolte et lui aurait volontiers claqué de nouveau la porte au nez si Amandine n'avait pas été sur le seuil. Entre temps, Sanada était redescendu en compagnie de Lagardère, dans une tenue qui lui allait un peu mieux. Même si la Marie aurait grandement préféré qu'il reste toujours habillé en servante!*

Alors tout déjà, je veux que vous arrêtez de vous chamailler, parce que c'est pas vous que vous êtes des enfants, c'est moi, déjà! Après, moi je veux que je monte tout' suite mettre la robe que monsieur Lagardère il m'a offrie! Alors vous bougez pas, je reviens vite! Madame Marthe tu viens m'aider que tu m'habilles?

*L'assemblée était suffisamment scandalisée par son sens des priorités qu'elle ne pensa pas la retenir. Ainsi, un bon quart d'heure plus tard, c'était une Marie triomphante qui redescendait les escaliers. Elle avait vraiment l'air d'une petite princesse satisfaite et trop gâtée. Et pour cause, la bonne Marthe en avait fait du zèle. Elle lui avait brossé les cheveux, l'avait maquillée, lui avait attaché deux jolis nœuds blancs dans les cheveux et pour couronner le tout, l'avait parée de ses propres bijoux. D'ordinaire, la Marie aurait demandé à chacun son avis et aurait longuement paradé devant eux. Mais en cet instant, il n'était pas question de perdre leur attention. Aussi reprit-elle comme s'il n'y avait pas eu d'interruption.

Après, je veux que je reste avec tout le monde, même monsieur Sanada, parce qu'il a pas encore de maison pour faire dodo et tout! Et aussi, je veux que j'peux jouer avec mes copains quand c'est que j'ai envie, même s'ils sont pas bien habillés, c'est parce qu'ils ont pas d'argent! Donc voilà ce qui faut que vous faisez!

*Très sérieusement elle s'adressa à sa marraine par ces mots*

Mandine, on disait que toi tu seras ma maman! C'est toi qui me liras des histoire pour que je me dorme, c'est toi qui me feras réciter mes leçons et c'est toi qui me gronderas quand c'est que je fais des bêtises -mais pas trop fort quand même. Ca veut dire que j'aurai deux chambres! Celle-la que y'a dans ta maison où que j'ai mon lit et celle-la à dame Poppea avec la coiffeuse. Et j'pourrai dormir dans les deux quand c'est que j'ai envie! Et toi aussi tu pourras dormir avec moi quand c'est que tu veux, parce qu'elle est drôlement grande.

*Sans attendre la moindre réaction, elle se tourna alors vers Kristal, Poppea et Alex*

Vous, on disait que vous serez mes taties. Alors c'est vous qui me donnez des cadeaux -mais pas que des robes, hein!- quand c'est qu'on va aux emplettes, c'est vous que me faisez à manger parce que Mandine elle sait pas cuisiner. Mais que si c'est pas de la soupe aux poireaux et que y'aura de la tarte au dessert! Pis aussi, vous aurez droit de me dire bonne nuit mais avant que Mandine elle vient, d'accord?

*Elle avait décidément tout préparé. A chacun sa tâche, dans un monde si simple et si ordonné. C'était à présent au tour des quatre messieurs*

Et vous vous serez mes tontons, bah oui! C'est vous qui m'apprendrez comment j'dois m'battre, mais pas toi monsieur Massam, parce que tu tapes trop fort. Et monsieur Lagardère tu me montreras comment on fait la couture, des fois. Pis aussi, quand des garçons ils m'embêteront et que j'suis trop p'tite pour que je les bataille, ben c'est vous qui z'allez les taper, d'accord?

Voilà, alors vous avez bien compris parce que je vais pas le répéter cinquante-deux fois quand même!

*Elle avait espéré cette absence de réaction immédiate. Ainsi, elle n'aurait pas à leur faire face s'ils n'étaient pas d'accord avec ce qu'elle dési... exigeait.*

Oh ben c'est chouette alors! Maintenant j'ai plus qu'à me coucher parce que je suis drôlement fatiguée. En plus que j'ai pas besoin de prendre un bain c'est parce que Marthe elle m'a toute débarbouillée.

*Pressée de se retrouver seule dans son lit, elle embrassa tout le monde en leur souhaitant bonne nuit et disparut une nouvelle fois dans les escaliers*

Lagardère avait conduit Sanada dans une petite pièce à l'étage où il lui avait présenté une armoire. Toujours aussi désinvolte le jeune homme avait essayé de blaguer avec le docteur, et s'était lancé dans une séance d'essayage de mode mais Lagardère fut rapidement exaspéré, et toujours méfiant, il lui avait demandé de se presser.

Sanada était donc redescendu, conduit par le Sieur Médecin, et vêtu d'un pantalon plus décent et d'une chemisette bleue.

Il n'y a pas à dire, le bleu me va à ravir.

Il avait écouter la Marie et attendait désormais le retour de Massam.

Massam écouta le discourt de la petite. En fait, elle voulait tout à la fois...l'exigence de l'enfance pensait-il. Il la regarda aller se coucher, soulagé, la conversation pourra être plus sereine.

Massam tapa sur l'épaule de Sanada.
Alors, c'est toi Sanada! Tu as plus fière allure comme ça!
Un homme doit être un homme...et ne doit ressembler à rien d'autre!
Que ça te serve de leçon...Compris?

Sanada le regardait, un peu inquiet...
Nous allons voir si tu es un homme Sanada!
Gontran! Ma bouteille de rhum!

Il s'adressa à lui de façon ironique.
Ou...tu peux aller te coucher en même temps que la p'tite...il reste une chambre de libre.
Massam lui fit un clin d'oeil...ce qui était toujours impressionnant puisqu'il n'en avait qu'un qui pouvait se fermer, et laissait apparaître toute l'étendue de son visage ravagé par les batailles...

Un peu timide il tendit son verre pour se faire servir par le grand chef.

Ah! il faut tout t'apprendre à toi!
Les femmes d'abord!
Amandine tend ton verre...que tu trinques avec nous... l'alcool apaise les souffrances...et nous pourrons parler...
Amandine s'exécuta, puis Massam servit Sanada.
Il fit glisser la bouteille sur la grande table afin que ses compères puissent se servir.
Il observa quelques secondes Poppea, qui restait toujours interdite depuis son altercation avec Kristal...

Il tendit son verre, salua les personnes autour de la table et bu cul sec...Il fut bien vite imité...

Comme les autres, Sanada leva son verre au Lys et le but cul-sec. Il sentit le breuvage lui réchauffer la gorge. Le jeune homme tenait bien l'alcool mais devenait rapidement guilleret et un ou deux verres de plus, le conduiraient à entamer une chansonnette sur la table comme il le faisait parfois à la taverne.
Sa "chanson à Florence" en avait fait rire plus d'un, comme celle pour Félicie...aussi.

A la vôtre Massam, aux femmes, au Lys!!!

Il s'empressa d'engloutir son verre et le reposa avec autant de manière que la Marie mange la soupe.

Aaaaahhh...ça fait du bien par où ça passe.

Poppea observait attentivement Sanada. Elle regardait plus précisément la commissure de ses lèvres. Il avait encore quelques traces de rouge à lèvre.

Elle se leva, s'approcha de lui. Elle lui prit le menton entre ses doigts pour regarder de plus près...

Mais c'est mon rouge à lèvre!
Elle se baissa et respira l'odeur de son cou.
Et mon parfum!
Vous avez profité que la fenêtre de ma chambre était ouverte, pour vous y introduire!

Poppea leva les mains au ciel de désespoir.
Cette chambre a déjà subi l'assaut de Marie aujourd'hui...et aussi le votre!
Il y a un panneau sur les murs de ma chambre où il y a marqué "bureau de recrutement"?

Elle se retourna vers Henri et s'installa à ses côtés.
Je déménage dès demain...

Lorsque Poppea prit le menton de Sanada, il ne fallut que quelques secondes à celui-ci pour rêver qu'elle allait l'embrasser, et autant de temps pour revenir à la réalité...

Madame, voyez les choses d'un autre oeil, si votre rouge à lèvres et votre parfum plaisent même aux hommes, c'est que vous êtes vraiment une femme de goût!
Quand au bureau de recrutement/boudoir/chambre, ma foi, sa différence avec les bureaux de recrutement des autres guildes ne peut que jouer pour vous.

je vous ressers???

Il lança sa dernière phrase sur son ton désinvolte favori, pensant comme d'habitude apaiser les tensions par son comportement.

"Mandine, il faut que tu viens ici! J'vais vous dire quoi c'est que je veux moi!"

Mon cœur rata un battement et je me précipitais vers Marie. Par chance, elle n'avait pas vu mon instant de faiblesse. Ainsi, elle avait choisi ... Je la suivis sans rien dire, trop de pensées se bousculaient dans ma tête.

"Mandine, on disait que toi tu seras ma maman! C'est
toi qui me liras des histoire pour que je me dorme, c'est toi qui me
feras réciter mes leçons et c'est toi qui me gronderas quand c'est que
je fais des bêtises -mais pas trop fort quand même. Ca
veut dire que j'aurai deux chambres! Celle-la que y'a dans ta maison où
que j'ai mon lit et celle-la à dame Poppea avec la coiffeuse. Et
j'pourrai dormir dans les deux quand c'est que j'ai envie! Et toi aussi
tu pourras dormir avec moi quand c'est que tu veux, parce qu'elle est
drôlement grande."

Je souris. Un sourire lointain, faible, mais sincère. Marie venait de m'empêcher de l'abandonner ici. Car en effet, j'avais décidé de la laisser aux bons soins des Lyssoises, qui en auraient été heureuses. Qui dit heureuses, dit bienfaitrices. Elles se seraient occupées de Marie avec grand soin, l'enfant aurait été aux anges. Loin d'Amandine. Mais je n'étais pas un exemple en ce moment, j'étais perdue. Comment une personne perdue pourrait-elle s'occuper d'une fillette ? Surtout que chaque jour, je m'enfonçais un peu plus. Je sentais ma lucidité s'affaiblir d'heures en heures, ma raison aussi. Est-ce que je les perdrais, comme j'avais perdu cette étrange lumière ?
Amandine secoua la tête. Elle ne préfèrait plus y penser. Pas ce soir. Demain serait un autre jour.
Elle souhaita bonne nuit à Marie et lui lança, alors qu'elle s'éloignait déjà :

"Je passerais tout à l'heure."

Massam attira son attention, et elle tourna la tête vers lui, le menton légèrement relevé. Pas en signe d'une quelconque insubordination ou d'un manque de respect, mais en forme de question polie.

"Amandine tend ton verre...que tu trinques avec nous... l'alcool apaise les souffrances...et nous pourrons parler..."

Elle accepta le verre et but. Massam n'avait pu lui répondre suite à l'arrivée de Marie, et Amandine devait bien avouer qu'elle était déçue. Elle voulait qu'il réponde. Elle ne voulait pas avoir ouvert son cœur sans connaître le point de vue de son confident. Car Massam avait bien été un confident, bien qu'il se soit désigné lui-même.
Il n'aurait pas de seconde chance. La prochaine fois, il parlerait.

Poppea observa Sanada, l'homme était charmeur et habile, il en jouait même.
Elle tendit son verre et il lui servit une lampée de Rhum...Elle observa quelques secondes plongées dans ses pensées. La situation avec la Marie la préoccupait...Comment pouvait-elle être avec Amandine et le lys en même temps.

Poppea s'adressa à Massam directement.
Si nous gardons Marie ici, il faudra fixer des règles, car nous nous retrouverons inlassablement dans la même situation.
Ce cas est très particulier puisqu'elle est orpheline et est déjà sous le tutelle d'Amandine.
Il nous faut discuter entre nous pour connaître l'avis de tous...puisque c'est une petite fille et qu'on devra avoir une attention permanente.
Nous avons beaucoup de devoir envers elle...pour son éducation...
Je ne sais pas quelle place Amandine voudra prendre à cela...

Elle prit son verre et le but par petite gorgée, en attendant que le débat prenne place.

Mais il nous faut aussi questionner Sanada sur ses intentions envers le Lys.
Je voudrais que tu nous parles un peu de toi...que tu nous dises ce que tu attends de nous et ce que l'on peut t'apporter...

Elle finit son verre et replongea le nez dedans, comme si elle voulait ne pas croiser un certain regard...

Henri avait observé tout ça calmement mais en alerte. Il avait fait discrètement un mouvement vars la porte pour empêcher toute nouvelle intrusion , fait un signe à Gontrand de prendre le gourdin. Puis il avait tourné pour ne pas être à plus de deux pas de Poppéa.

Une fois Amandine partie avec Massam et vu le silence il s'assit, prit une carafe et leva sont verre.

- Allez tout le monde trinquons à cet heureux dénouement. Gontrand amenez un pichet de lait pour la petite.

Il regarda la petite et lui fit un clin d'oeil.

- T'inquiète pas tout ira bien.

Massam laissait tout le monde parler.
La passion que suscitait cette petite fille, l'amusait.
A cause d'elle, il n'avait pas fini de manger, il s'était pris un coup qui le faisait encore souffrir et on avait tenté de lui agrandir les narines.
Pour lui ce n'était qu'une petite chose qui avait parfois du mal à conjuguer les verbes, qui mangeait plus que lui, qui faisait du bruit...qui posait trop de question...en bref une source d'ennui.
Mais les femmes autour de lui ne réagissaient pas du tout de la même manière que lui...Tout ce sentimentalisme l'ennuyait énormément.
mais Massam avait pris une décision.

Bon! j'ai réfléchi...
J'ai trouvé le moyen de contenter tout le monde.
On remet la p'tite dans là où vous l'avez trouvée, et je m'engage à faire un enfant à chacune d'entre vous...Mais ma mission s'arrête là...après vous vous démerdez!
J'attends vos réponses...

Des cris de protestations commencèrent à monter.Un sourire affichait son visage.
Massam se resservit un verre et profita pour remplir le verre vide de Sanada...Il lui fit du coude et lui dit discrètement.

T'as une bonne trogne l'ami, tu pourras m'aider dans ma tâche si tu veux!
Les deux hommes rirent ensemble, l'alcool commençait à faire son effet.

Sanada en trinquant avec Poppea, avait l'impression d'avoir un peu d'effet sur elle. Il se penchait dans tous les sens, comme un enfant, pour croiser son regard de nouveau depuis qu'elle avait replongé dans son verre.

Mais il fut arrêté par Massam, qui le prit sous le bras, l'empêcha de gesticuler et lui proposa un autre coup en l'honneur d'une éventuelle mission de fécondation auprès des femmes.

Monsieur...héhé...si c'est pour la bonne cause et que c'est là une première mission je vous suis!!! j'en ai connu de plus difficile ha ha ha !!!

La boisson aidant, il riait très facilement et sa jovialité habituelle n'en était que décuplée.

Quand à vous, Maaaaâââââdaame du Lys, Poppea la dénommée, sachez que mes intentions sont louables envers le Lys.
il est bon ce vin
Je chercher à intégrer un groupe de corsaire français, fiers de leurs couleurs, soudés et dont la morale est égale à la mienne. Et vu comment vous couvez toutes la p'tiote comme des louves, je me dis que vous défendez l'orphelin...la veuve je m'en occupe héhé...
Donc voilou!

L'alcool, comme d'habitude, rendait moins alerte et moins subtil Sanada sur les mots qu'il utilisaient, mais cela n'altérait pas sa lucidité.

remmm...comme je l'ai dit, je me suis également renseigné sur l'Ordre, mais je n'ai eu aucune réponse, et contrairement à vous, je les trouve un tantinet vaniteux.
A vous de voir maintenant si vos rangs ont besoin d'être grossi, si tel est le cas, j'en serai fier....En parlant de grossir, le cap'tain Massam m'a donné la mission de vous engrossir, alors à qui le tour????

Sanada... c'était une blague... il n'y a pas de mission... Massam est un provocateur...ne rentrez pas dans son jeu...Mais je ne peux parler à la place de Kristal...

Poppea observa Sanada qui avait l'air un peu déçu.
Mais...effectivement, vous avez une très réputation dans la colonie.
Et votre candidature au sein du lys est tout a fait logique...

Je fus sidérée d'entendre les paroles de Massam. Ma main se posait instinctivement sur mon ventre. Il était évident que dans Marie notre instinct de mère prenait le dessus et que dans un certain sens, à travers la petite, notre horloge biologique s'était mise à nous taquiner. Mais de là a ...!!!

Alors que j'avais du mal à me retenir de sauter de nouveau sur Massam, voilà que Poppéa en rajoutait une couche en insinuant que je serais d'accord.

La coupe était pleine ! Ses menaces armées, son ton supérieur, ses ordres, son sourire narquois et ambiguë ! elle manquait pas de culot là !

D'un pas décidé, je m'avançais vers elle.

Les mains sur les hanches prête à en découdre une bonne fois pour toute

Dis moi, tu as un problème ? car on va le régler maintenant veux tu ? Je vais commencer par t'agrandir les narines comme ton cher Massam, comme ça tu auras une bonne raison de te plaindre et de courir te protéger derrière lui ! Prête ?

Poppea se leva de sa chaise pour faire face à kristal.

Mes propos te déplaises?
pourtant... je me disais que tu n'aimais pas qu'on parle à ta place! je t'ai donc laisser la place pour exprimer ta pensée, car ce que je viens de dire n'engageais que moi.
j'en prends donc note...Mais si tu insistes...Depuis que je suis au Lys, je n'ai jamais vu personne agresser physiquement un de ses confrères...alors oui...ça me pose un problème! Et tu vois, je suis en face de toi...et ne me cache derrière personne...Si tu as envi de frapper un autre de tes confrères..vas-y!

Les deux jeunes femmes restaient face à face pendant un temps interminable...

Oui tes propos me déplaisent, car ils insinuent certaines choses vois tu.

Toi ! ma soeur, comment oses tu me menacer et me rabaisser ainsi en une seule soirée ?

Alors oui, là en ce moment même, quand je te vois là devant moi, j'ai vraiment envie d'évacuer ma colère. Ce n'est peut être jamais arrivé, mais il faut bien un début à tout.

Je lève alors ma main. Cette dernière reste en suspens quelques secondes à hauteur du visage de mon amie.

Quelques secondes où la plupart des personnes présentes attendent avec effrois le bruit cinglant qui va s'en suivre.

Un sourire...un large sourire...suivit d'un éclat de rire.

Ma main se pose délicatement derrière la nuque de Poppéa pour l'attirer à moi en une douce étreinte.

Jamais je pourrais faire ça, je t'aime trop tu sais bien.

Massam regardait ses consœurs se disputer... C'était ça pour lui le Lys, des personnes entières, fières pour leurs idées et prêtes à se battre pour elles.
IL n'essaya pas de calmer les choses, connaissant chacune d'entre elles, l savait qu'elles ne resteraient pas fâchées très longtemps.
Il en profita pour parler discrètement à Amandine.

Tu sais... J'ai bien conscience de ce qui s'est passé tout à l'heure et je sais l'apprécier... J'ai tenté de te tendre la main et tu t'es livrée... Je ne ferme pas la porte... Réfléchis...Si tu te sens perdue... Je peux d'aider... Nous pouvons t'aider...

IL la regardait elle semblait réfléchir, lui attendait une réponse... Il était impatient, et ne put s'empêcher de rajouter une provocation... lui aussi avait un mécanisme de défense bien rodé.

Et... je ne serais pas contre te faire un enfant!
Il lui fît un clin d'œil pour lui signifier l'aspect burlesque de son propos.

Amandine adressa un sourire condescendant à Kristal et Poppéa. Sourire condescendant peut-être, mais sourire. Elle observa leur crêpage de chignon en réprimant tous commentaires cinglants. Son attention fut tout à coup accaparée par Massam qui se penchait à son oreille, et elle l'écouta sans rien dire. Quand il eût lancé sa pique, elle répondit :

"Je ne doute pas de votre entière dévotion à cette tâche, Massam. Mais vous auriez de nombreux rivaux."

Elle s'esclaffa, étant la seule à comprendre cette étrange plaisanterie.

"Toutefois, je dois bien avouer que c'est gentil de votre part. Je saurais m'en souvenir."

Elle posa ensuite son verre sur la table et dit d'une voix plus haute :

"Veuillez m'excuser."

Puis elle se leva et partie par là où avait disparu Marie un peu plus tôt. Heureusement pour elle, Madame Marthe sortait d'une des chambres et lui indiqua le chemin de la chambre de l'enfant.
Elle frappa un petit coup discret et entendit une voix fluette derrière la porte :

"Ouiii ?"

Elle entra et fit un rapide tour du regard de la pièce. Bien meublée, aéré, confortable. Tant mieux. Elle s'approcha du lit et s'agenouilla près de Marie.

"C'est moi. Je peux m'asseoir à côté de toi ?"

La petite hocha vigoureusement du chef et Amandine prit place à ses côtés, adossée aux coussins et un bras autour des épaules de la gamine. La fenêtre était face au lit, de sorte qu'on voyait l'extérieur. C'était une nuit claire, les étoiles étaient facilement discernables dans le ciel.

"C'était une belle journée, n'est-ce pas ? M. Lagardère t'a gâté."

Elle se forçait à parler d'un ton détaché, pour ne pas trahir ses pensées. Elle ne voulait pas parler à Marie comme à une gamine, mais elle ne pouvait pas lui parler comme à une adulte. Elle buttait à trouver le bon équilibre ce soir-là.

"Alors comme ça, Mademoiselle a des exigences ? Et elle a décidé de se faire pourrire-gâtée jusqu'à plus soif ?
Et je cuisine mal ?!"

Elles rirent. Amandine se sentait mieux.

"Mais il faut que je te dise quelque chose Marie. Demain matin, nous n'aurons plus le Palais de Gouverneur. Je peux garder Astride pour la cuisine et le ménage, mais nous devons dire au revoir au beau salon et à la salle de bal. Aux meubles luxueux. A l'argenterie. Au grand jardin ..."

L'enfant était scandalisée, mais Amandine ne lui laissa pas le temps de répondre.

"Et aux appartements chez les Loups. Non mais, il y a autre chose ... Marie, je vais m'absenter quelques temps. Quand, je ne sais pas. Combien, je ne sais pas. Tu vas devoir rester là. Non, tu ne peux pas venir avec moi. C'est trop dang... Pas assez excitant pour une aventurière comme toi. Tes "oncles" et "tantes" s'occuperont de toi, ça ne te gêne pas, hein ? Tu ne t'ennuieras pas ici. Tâche juste de te souvenir de qui tu es, malgré les belles robes et les soirées. Malgré les cadeaux et les mondainités. Et puis, souviens-toi de moi, d'accord ? Je serais à tes côtés, juste pas présente physiquement. Ne te laisse pas prendre au jeu de certains, n'écoute pas ce qu'ils racontent et garde à l'esprit ce que toi, tu penses. Ne salîs pas tes souvenirs à cause de quelques crapules de bas-étages.
Et plus que tout, amuse-toi. La vie est un jeu. Il suffit de poser ses limites."

Elle avait peut-être parler trop sérieusement. Mais comment dire adieu... Non, au revoir, à une fillette à moitié endormie ? Et lui inculquer quelques leçons avant de partir ? Elles espérait avoir bien fait.

"Dors maintenant. Il est tard. Je t'aime."

Elle déposa un baiser sur le front de Marie, s'y attarda quelques longues secondes, respirant le doux parfum des cheveux de l'enfant, les yeux fermés. Puis elle s'éloigna, souffla la bougie et referma la porte derrière elle.
Elle retourna dans la grande salle et s'adressa à tout le monde.

"Je vous remercie pour cette soirée, même si elle n'a pas très bien commencée. Elle a fini dans une belle convivialité et j'ai passé un agréable moment. Puissiez-vous garder un tel esprit. Malheureusement, comme je l'ai dit à Massam, je ne me sens pas à ma place et j'ai besoin de temps. Je vous souhaite donc une bonne nuit."

Elle salua chacun et sortit. Une fois revenue au Palais, elle rassembla ses affaires et repartit dans la nuit. Marie, une des personnes qui aurait pu se douter de son départ dormait à présent à poings fermés. Massam, l'autre personne, buvait entouré d'amis, loin de se douter qu'Amandine avait pris sa décision si vite.
Elle embarqua sur le premier bateau venu. Elle était loin des côtes de Liberty lorsque le soleil se leva et qu'on remarqua son absence.



/Hrp: J'ai fini. Excusez le post assez ... bizarre, et pas très inspiré. Peut-être pas assez développé sur certaines parties aussi. Mais voilà, ça, c'est fait. Je peux partir en vacances tranquille. A dans deux semaines, avec un peu de chance !

La main de kristal se posa délicatement derrière la nuque de Poppéa pour l'attirer à elle en une douce étreinte.

Jamais je pourrais faire ça, je t'aime trop tu sais bien.

Poppea se laissa aller dans les bras de son amie, toute rancœur et incompréhension s'étaient tout à coup dissipées.
Elles regardèrent ensemble le départ d'Amandine. Poppea était stupéfaite de la voir partir sans Marie... Elle qui ne voulait pas partir sans elle. Pour elle c'était surement Massam qui avait négocié le fait que Marie reste au Lys.
Mais il est sur qu'ils n'en sauraient jamais rien...

Poppea était soulagée de voir Marie confiée au bon soin du Lys.
mais pour combien de temps Amandine partait... ce qui l'inquiétait c'est de la revoir un jour réclamer l'enfant...

Poppea avait retrouvé sa joie habituelle. Elle enlaça Henri, remplie son verre et interpella Sanada.

Sanada! On m'a dit que vous êtes un fabuleux chanteur! Nous feriez-vous l'honneur?

Sanada n'avait pas vu le départ d'Amandine, il discutait avec Massam:

Bon et qu'en t'il de mon intégration en votre confrérie? allez vous étudier ma candidature?
Si vous avez besoin de références, demandez à Amandine ou Kristal qui m'ont souvent croisé. Elles pourront attester que sitôt arriver sur Liberty, je me suis attelé à occuper LLG pendant la guerre contre les anglais. Elles vous diront que j'essaie de m'impliquer au mieux dans notre nation.

Si vous avez besoin d'autres preuves dites le moi, la tête de quelqu'un? une quête?

Puis il fut pris à parti par Poppea qui demanda de chanter. Occupé dans une discussion d'importance, il consentit cependant à une chansonnette de son cru, histoire d'ajouter encore quelques souvenirs aux hôtes de cette soirée:


Si le temps qu'il nous reste n'est pas assez pour toi
Si l'envie déjà te prend d'aller aimer un autre
Accordes-moi l'amour une dernière fois
Je t'en prie mon amour, serres-moi fort dans tes bras

Et même si je suis fou, oui, fou d'amour pour toi
Dès le lever du jour, je te laisserai partir
Puisqu'il n'est entre nous qu'un fragile fil de soie
Qu'il n'y a plus d'amour
Qu'il ne reste que moi

A danser, à danser
A danser dans tous les bars du port
A danser, à danser
Danser jusqu'à l'aurore

Si le temps qu'il nous reste n'est pas assez pour moi
Si l'envie déjà te prend d'aller aimer un autre
Accordes-moi l'amour une dernière fois
Je t'en prie mon amour, serres-moi fort dans tes bras

Et même si je suis fou, oui, fou d'amour pour toi
Dès le lever du jour, je te laisserai partir
Puisqu'il n'est entre nous qu'un fragile fil de soie
Qu'il n'y a plus d'amour
Qu'il ne reste que moi

A danser, à danser
A danser dans tous les bars du port
A danser, à danser
Danser jusqu'à l'aurore

Dites donc vous savez y faire, une chanson d'amour, rien que pour nous attendrir et nous séduire. Vous n'avez pas l'air comme ça, mais en fait, vous devez être un redoutable stratège.

Mais il nous en faut plus n'est ce pas !

Une petite danse s'impose maintenant, vous nous avez prouvez votre passion pour le chant, mais qu'est ce qu'il en est de vos talents de danseur ?

Allez choisissez votre cavalière ! Lagardère s'occupe du violon, il excelle dans ce domaine.